Antigone Project – 1er EP

Pas vraiment un nouveau venu sur la scène, Antigone Project a pourtant préféré attendre avant d’entrer en studio pour finaliser et enregistrer ses morceaux, ce qui est la marque d’une certaine ambition. Les quatre musiciens, qui évoluent entre Rock et New Wave (Depeche Mode n’est jamais loin et est clairement la principale influence du groupe), ont souhaité ne rien laisser au hasard, ce qui vu le genre qui est le leur est assez bien vu. Forcément, si la gestion de l’espace sonore (ou dit autrement, les bidouillages en tous genres) occupe une place importante dans les compositions, il vaut mieux savoir gérer son matos avant de perdre son temps en studio, sous peine de sonner cheap, ce qui ne pardonne plus aujourd’hui vu le nombre de groupes en circulation.

Si une écoute froide peut laisser l’auditeur blasé indifférent, un peu d’attention révèle l’ampleur du boulot réalisé et le fait que les musiciens ont eu mille fois raison de patienter au lieu de perdre temps et argent en studio sans avoir les moyens de leurs ambitions. La production, cet élément si souvent sous-estimé par nombre de musiciens (en même temps, tout miser dessus est un peu dommage également, on se souvient avec joie des clones de Néo-Métal des années 1990 ou de David Guetta), est ici très réussie. Les détails fourmillent, les sonorités sont hyper soignées, le tout amenant à un rendu véritablement pro. Un très bon point, tout simplement indispensable pour pouvoir pleinement apprécier ce genre de musique.

En termes de composition, l’influence de Depeche Mode est comme on l’a dit prédominante, ce qui pourra peut-être gêner les inconditionnels du géant anglais. « Alphabot » ne cherche par exemple nullement à masquer ce fait, tout en ajoutant des sonorités un peu plus modernes. Ce qui ne l’empêche nullement d’être écoutée avec plaisir. Cela étant dit, le groupe a notamment la bonne idée d’utiliser le français pour se démarquer. Bonne pioche sur « Egolist », cette belle langue de Molière qui est la nôtre s’adapte parfaitement à l’ambiance un peu plus sombre du morceau. Bien qu’il s’agisse de la seule excursion du groupe loin de l’anglais, elle est très réussie. Voilà une idée qui pourrait être développée à l'avenir, ne serait-ce que sur certains passages. Pourquoi ne pas mélanger les langues pour profiter de leurs sonorités respectives ?

Les tonalités plus modernes sont notamment à trouver dans « The Voyager », plus volontiers électronique et positif (tout en conservant les bases bien sûr). Voilà un beat qui, sans s’éloigner drastiquement de l’identité du groupe, l’amène à prendre quelques distances avec ses principales références, ce qui parfois manque encore un peu. Après tout, pourquoi ne pas également s’inspirer d’artistes plus modernes ? Le clavier vintage a son charme, mais ne doit pas devenir une obligation pour toute formation amoureuse des années 1980. 4 titres, c’est un peu court, mais suffisant pour réaliser qu’Antigone Project a les armes pour proposer une musique riche et réalisée avec soin. Et il ne manque finalement pas grand-chose pour que ce potentiel ne se livre plus pleinement.

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NOTE DE L'AUTEUR : 7 / 10



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