Café Bertrand sera en tournée du 10 avril au 8 mai 2010. La Grosse Radio étant partenaire de l'évènement, j'en ai profité pour demander à son chanteur/leader, Walther Galley, de me parler un peu du « Live chez toi Tour », ainsi que de ses autres activités…
Walther Gallay, dans ses œuvres… © ZOZ
Janto : Walther, es-tu prêt pour cette interview sans langue de bois ? As-tu toujours tes tripes de rocker ?
Walther : Aucun souci, je suis même un féru de la franchise et après tout… qu’est-ce que pourrait m’apporter la langue de bois ? Feu !
Janto : Nouveau line-up, nouveau départ pour Café Bertrand. Alors, divergence artistique, problème d’ego ou problème de gros sous avec l’ancienne équipe !?
Walther : Tu sais, tout cela mélangé fait partie intégrante de la vie d’un groupe mais puisque tu ne veux pas de langue de bois, alors inscrivons-nous dans les détails.
Pour commencer, oui, nouveau line-up, en effet. À 50 % va-t-on dire, car Alain Pérusini - qui officiait à la basse au sein de Caf’B de 2005 à 2008 - est revenu. Et ce, bien entendu, parce que Café Bertrand a été restructuré.
Si tu n’es pas un brin narcissique, tu n’as rien à foutre dans ce métier et ce n’est pas la peine de vouloir monter sur une scène. Donc, forcément, des problèmes liés à l’ego se sont immiscés. Dans un premier temps, j’ai constaté le doute chez les anciens de Caf’B vis-à-vis de mon travail, alors que je suis leader et manager depuis la création du groupe en février 1992. Sûrement à cause d’un ego mal placé, je n’ai pas supporté qu’on remette en cause ma fidélité et mon investissement. Que l’on puisse me faire une simple remarque, aussi anodine soit-elle, a été la goutte qui a fait déborder le vase… qui n’était plus communiquant, loin de là.
Divergences artistiques aussi, car je n’avais plus envie de me retrouver propulsé au-devant de la scène, chanteur à poil devant un mur de grattes. Cela rendait nos prestations, et donc notre réputation, plus hard rock qu’elle ne devrait l’être.
Café Bertrand revient aux origines car en plus d’écrire la totalité des textes (ce que j’ai toujours fait) je me suis remis à composer les musiques, comme sur la totalité de l’album « Les airs empruntés » (le premier album de Caf’B – NDLR).
Des problèmes de gros sous… oui et non, quand on veut on peut. Nous ne voulions pas tous la même chose apparemment. Pour moi le rock c’est le don de soi et pas la pêche à la tune même si cette dernière s’avère indispensable pour mener les projets du groupe à bien.
La discographie de Caf'B : « Les airs empruntés » (2005) et « L'Art Délicat du Rock & Roll » (2008)
Janto : On retrouve Alain Pérusini à la basse, qui avait quitté le navire en 2008. L’appel du rock’n’roll a été trop fort, il rempile ?
Walther : Comme suggéré dans la précédente réponse donnée, Alain est revenu car je suis retourné le voir. Et ça ne pouvait pas se passer autrement si je voulais remonter le groupe. Il a signé, il est mort 😉 !
Il avait quitté Café Bertrand car jouer dans un groupe dont la plupart des membres ne te supportent pas, en général, ça ne va pas loin. Quand il est parti, j’avais les boules car il est, outre un grand ami de confiance, un musicien exceptionnel, un vrai, qui sent le rock and roll !
Jack Black, euh non, Nicolai Quintero (lead guitar), Alain Pérusini (basse) et Yuri Quintero (Batterie) © ZOZ
Janto : Peux-tu nous présenter les autres membres de Café Bertrand ?
Walther : Retrouver les deux autres membres de Café Bertrand, là aussi, était une condition sine qua non pour que je remonte le groupe, sinon j’aurai arrêté et enquillé mon album solo dans la seconde. Ce sont deux frangins que je connais depuis 20 ans. Ils sont de « chez moi » (Haute-Savoie), ce sont des musiciens hors pair et des supers amis depuis des lustres. Nicolai Quintero à la guitare et aux chœurs, et son frère Yuri à la batterie. Je me retrouve donc au chant et à la guitare, accompagné désormais par trois mecs qui sont mes frères de scène.
Janto : Tu as retrouvé ta bonne vieille gratte rythmique dans ce nouveau line-up. Tu écrivais pourtant récemment dans ta bio : « Je ne pratique plus que le chant, accompagné désormais de deux guitaristes qui me donnent toutes les raisons du monde de ne plus toucher à ma Telecaster. » Tu as changé d’avis entre temps, alors ?
Walther : Avec le temps j’avais effectivement perdu confiance en moi et il est vrai qu’à trois guitares, c’était un peu chaud. Maintenant la donne n’est plus la même, je chante et je joue comme je suis, les autres me suivent : Café Bertrand est redevenu Café Bertrand. Et si ça ne plait pas… c’est la même chose. Ça sonne plus roots, moins hard des années 80, plus rock. Les esprits sauvages hantent nos lives et la foi est là, donc tout est là. Même pas peur !
Attention, Walther va s'envoler ! © ZOZ
Janto : Vous travaillez les compositions de votre nouvel album. Allez-vous tenir compte de certaines critiques que l’on a pu entendre lors de la sortie du précédent, « L’art délicat du rock’n’roll », à savoir : trop heavy, trop de guitare, et « on comprend rien aux paroles » ?
Walther : Les critiques je m’en tape, que ce soit la presse écrite ou radiophonique. Ils disent ce qu’ils veulent, pensent ce qu’ils veulent et ont une culture qui leur est propre. Au début je faisais très attention aux critiques et parfois je prenais mal les choses. Honnêtement, aujourd’hui, tu sais, ce sont les lives qui ont fait gagner son public à Café Bertrand, pas un article de presse !
Cela ne veut pas dire que je me prends le chou, je ne suis pas un adepte du melon et pense franchement ne pas être prétentieux. Par contre, j’ai une prétention pour mon groupe, alors forcément, je vais tenir compte de certaines critiques. Comme dit précédemment, nous repartons sur un rock plus adapté à mes textes, que ce soit dans les climats des morceaux existants que nous avons repris en les remaniant un peu, ou dans les nouveaux que vous découvrirez sur scène très vite.
Janto : Tu parles également d’un album solo avec de nombreux guests prestigieux, comme Roger Glover, par exemple. Tu vas en profiter pour lui montrer quelques plans de basse ?
Walther : J’ai tout appris à Roger Glover, on a même pris Deep Purple en affiche sur quarante dates ! Roger est devenu un ami et m’a aidé sur beaucoup de choses, que ce soit dans la façon d’appréhender le métier, de prendre les choses comme elles sont. Ce fût une surprise quand il m’a demandé de participer à son album solo sur lequel je chante en anglais. Un honneur bien entendu, et force est de constater que tout cela s’inscrit souvent dans la réciprocité, alors il jouera sur mon album solo et sur celui de Caf’B.
Quant aux guests prestigieux, je n’irai pas jusqu’à dire que je vise un medley des artistes qui m’ont influencé mais j’ai en effet contacté des musiciens assez renommés, et d’autres qui le sont moins. L’important, c’est que mon album solo me ressemble, le reste…
« Regarde Roger, si tu mets le doigt sur la douxième case, ça fait un mi ! » © Walther Gallay
Janto : J’ai noté également que tu comptais travailler avec un certain « Janto » sur cet album solo. D’où t’est venue cette idée saugrenue ? Est-ce que tu es sûr que le gars est fiable ?
Walther : C’est un ami, chanteur et guitariste du groupe LIBRE, un frère de Jack Daniel’s avec qui nous avons partagé des scènes, live ou de ménage. Il se trouve que je l’apprécie, et je pense qu’il en est de même pour lui. Effectivement, je flippe un peu car il fait partie de ces musiciens pas encore très connus mais qui ont une foi indestructible et une vraie culture rock. Il a signé, il est mort, lui aussi 😉 !
Janto en concert avec LIBRE © Franck Stromme
Janto : Hé, Walther, merci pour les compliments, mais tu vas me faire passer pour un pochtron 😉 !
Bon, parle-nous un peu de la tournée à venir « Live chez toi », qui se déroulera du 10 avril au 8 mai. T’en avais marre de jouer dans les stades et les Zéniths, alors tu joues directement chez les fans, c’est ça ?
Walther : Pas exactement, je suis super ouvert pour les stades et les Zéniths, d’ailleurs nous allons en refaire avec Caf’B. En fait, ce projet est spécifique dans le sens où ce sont les fans qui nous hébergent lors de cette tournée, qui font la promo des concerts en flyant dans chaque ville. Moi, j’ai juste booké douze dates en France, en collaboration avec Dog bones Promotion pour la Suisse et les UK.
Ça va être rock’n’roll : douze zicos, tous des potes, tous rockers, mais chacun avec son identité propre… On va manger la scène avec un appétit digne de tyrannosaures !
Janto : Dead Dog Café ? Café Bertrand ? C’est la tournée des bars, en fait ? Ouais, je sais… elle est pourrie ma blague.
Walther : Ouais, elle pue grave.
LIVE CHEZ TOI !
Janto : Tu travailles actuellement sur des enregistrements avec le groupe BB Blues, où l’on va t’entendre chanter en anglais. Ça y est, tu rêves d’une carrière internationale ? La France est devenue trop petite pour ton talent ?
Walther : Alors, si tu es un vrai journaliste, tu dois savoir que BB Blues est devenu Greenwich Cavern ! Effectivement je vais chanter en anglais et faire de grosses scènes avec eux à partir de Septembre. Jamais je ne lâcherai Café Bertrand, cela va de soi, mais c’est une rencontre avec un mec exceptionnel, Eric Revel, qui m’a conduit à cela. J’officie en tant que producteur et réalisateur de l’album à venir « Kamikazes lovers » et je chante également. C’est un trip, car le concept de ce groupe est justement de changer de chanteur… environ toutes les années ! On va donc se faire plaisir et aussi en donner.
Concernant l’international, que ce soit avec l’un ou l’autre des groupes, on va jouer partout, so… (c’est de l’anglais et ça veut dire « donc bon… »).
Peut-être l'unique photo du tout nouveau Greenwich Cavern ! © Eric Revel
Janto : Bon trêve de rigolade, ça m’a fait très plaisir de discuter avec toi, Walther. 2010 m’a l’air d’être bien partie pour être l’année Walther Bertrand, ou Café Gallay, ou les deux, non ?
Walther : Je l’espère, le public décidera, les progs aussi. Je ne peux que croiser les doigts car rien n’est jamais sûr dans ce milieu même si j’ai la chance d’être de plus en plus « dans la place »… Faut dire que je couche aussi !
Toutes les dates :
10 avril 2010 Manosque : CAFE BERTRAND + SUBSONIC + DEAD DOG CAFE
14 avril 2010 Le Local Metal - Marseille : CAFE BERTRAND + SUBSONIC + DEAD DOG CAFE
16 avril 2010 La Case à Chocs - Neuchâtel : CAFE BERTRAND + SUBSONIC + DEAD DOG CAFE + A virtual Friend
17 avril 2010 Rock and rhum - Annecy : CAFE BERTRAND + SUBSONIC + DEAD DOG CAFE
27 avril 2010 Le Biplan - Lille : CAFE BERTRAND + SUBSONIC + DEAD DOG CAFE
28 avril 2010 Le Biplan - Lille : CAFE BERTRAND + SUBSONIC + DEAD DOG CAFE
30 avril Espace Kiron - Paris : CAFE BERTRAND + SUBSONIC + DEAD DOG CAFE
2 mai 2010 Bridge House II - Londres (UK) : CAFE BERTRAND + SUBSONIC + DEAD DOG CAFE + Somewhere Else + Smoking Barrels
4 mai 2010 L' Entr'pot - Audun le Tiche (57) : CAFE BERTRAND + SUBSONIC + DEAD DOG CAFE
6 mai 2010 Le Drakart - Grenoble : CAFE BERTRAND + SUBSONIC + DEAD DOG CAFE + Phil Hérisson
7 mai 2010 : Le Kfe Quoi ! - Villeneuve : BB Blues + SUBSONIC + Laids Crétins des Alpes
8 mai 2010 : Le Kfe Quoi ! - Villeneuve : Phil Hérisson + Dead Dog Café + Café Bertrand
Le myspace de la tournée :
http://www.myspace.com/livecheztoitour
Café Bertrand :
http://www.myspace.com/groupecafebertrand