Comment j’ai connu les Bullshit Gourous ? Tout simplement parce que c’est le groupe d’un des mecs qui organise le festival Foud’Rock dans le 78, festival qui a eu le bon gout de faire venir les Barb Wire Dolls lors de sa dernière édition. Niveau référence musicale, ça me parle. Donc, c’est fort logiquement que quand le mec m’a dit qu’il sortirait bientôt un EP 6 titres avec son groupe, j’ai demandé à écouter. Et quelques mois plus tard, voici qu’arrive dans ma boite aux lettre un CD intitulé Brain Damage des Bullshit Gourous. Joli titre…
Enchainement logique, "Headache" est le premier titre de Brain Damage. Grosses guitares et une fille qui chante. On comprend mieux pourquoi ces Bullshit Gourous ont invités dans leur festival Foudrock les Barb Wire Dolls l’année précédente. "Headache" nous propose un registre punk rock mélodique croisé avec du hard rock. On pensera à certains morceaux de Hole. Le break anticonformiste est intéressant et offre au morceau offre une construction originale qui fonctionne très bien.
Dans le même registre, "Mystical Brainwave" nous livre un rock ‘n’ roll efficace et hyper accrocheur. On tient là le single fédérateur. La chanteuse porte le morceau et sa voix est bien mise en avant pour venir se poser en toute évidence sur une rythmique saturée. Base et batterie nous donnent un beat carré jusqu’à un break tout en retenue pur finir en rock couillu (pardon madame la chanteuse)…
Dans le thème futuriste, "Capsule Rebellion", renvoie à l’iconographie de l’espace. Et bien que le style soit plus dur, on ne peut s’empêcher aux pochettes surf de Man Or Astroman par exemple ou aux vieux films de série Z de science-fiction. Musicalement, on est encore sur du gros rock puissant ou les guitares peuvent s’enflammer façon hard rock tout comme la voix qu’on prêterait volontiers aux rockeuses style Joan Jett. Par certains cotés, les Bullshit Gourous rappellent d’ailleurs la dernière production de la dame avec les Blackhearts : Unvarnished.
"Into Me" se situe dans un registre plus intimiste. On aurait pu s’en douter avec le titre… Laissons dehors les jeux de mots foireux et on obtient du bon rock facile à aborder mais sans grande surprise. La chanteuse titre quand même son épingle du jeu et travaille bien ses vocalises pour nous livrer un morceau qui monte en puissance.
Avec "Scientist", nous voila dans un registre plus feutrée pour l’intro du moins. Parce qu’après, les guitares envoient un gros son compressé sur les couplets. Le morceau alterne ambiances éthérées et grosses guitares. Le tempo est ralenti par rapport aux autres compos et on découvre même un coté country folk qui n’est pas déplaisant dans la voix.
"Black Friday" commence aussi de manière plus soft. On n’est pas loin de certaines atmosphères chères à The Cure sur Disintegration. Y a pire comme références. On se croirait dans un "Plainsong" avec Robert Smith sur le devant de la scène. Un instru efficace et pas chiant. Bien joué.
Avec ce Brain Damage, les Bullshit Gourous confirment qu’ils sont un groupe ayant un pet au casque. Les compos tiennent la route et dans un registre hard rock mais croisé avec d’autres influences tantôt punk, tantôt plus « pop » (non, ce n’est pas toujours un gros mot). Essai transformé donc pour cette autoproduction qui ne pâlit à coté de groupes beaucoup plus connus et friqués. On veut maintenant un album complet et des dates de concert pour tester la bête « live ».