Epsylon – Manufacture Du Temps

Nous les avions rencontré aux Celtivales en Octobre dernier où leur rock aux accents vendéens nous avait ravi et les revoilà avec un troisième album studio : Epsylon nous propose Manufacture du Temps. Rentrant tout juste d'une tournée en Chine, et préparant quelques jolies dates en France mais aussi en Europe et...au Koweït les six musiciens ont prit un nouveau tournant artistique avec un nouveau répertoire et une nouvelle approche scénique désormais guidée par le bassiste de Manu Chao, Gambeat. Voyons tout de suite ce que cela donne...

« Le temps » plante joliment le décor par un effet d'attente débouchant sur un bon vieil air celtique comme le groupe sait les faire, mais toujours doublé d'un rock énergique le tout joué par des instruments d'origine plutôt classique. La recette Epsylon est désormais dévoilée. Manque encore le soupçon d'orient sur « Dans mes veines » que l'on ne leur connaissait pas, « Dans mes veines », piste qui signe aussi le réveil de l'esprit vraiment rock d'Epsylon par de jolies riffs.
 

Epsylon

Mais le tableau s’obscurcit sur « L'exil » qui tout en soufflant un petit air de Bretagne montre l'une des faiblesses du groupe : si l'instrumental est originale, et pleine d'une identité en vogue ces derniers temps certains morceaux auraient tendance à pencher dangereusement du côté chansons françaises. Cela n'est pas un reproche en soi, puisqu'il ne les empêchera pas d'être apprécié par beaucoup car pouvant toucher diverses catégories d'auditeurs, mais il faut reconnaître que cela diffère légèrement de ce que propose La Grosse Radio habituellement, voilà tout. En revanche ce morceau nous régale par ses percussions ! Epsylon a un côté bal populaire qui plaira à beaucoup, en effraiera d'autres certes, mais sans pour autant négliger la qualité et l'énergie qui y sont mises : les six vendéens restent tout de même des rockeurs qu'on se le dise.

 

De même, ayant découvert Epsylon en live le passage à l'enregistrement s'accompagne d'une impression de perte d'énergie, en particulier au niveau de la voix. Mais ce n'est pas le premier groupe à être plus performant sur scène, au contraire, et cela peut même apparaître comme un gage de qualité. D'ailleurs « Le Brasier » doit déchirer sur scène où ses envolées au violon agrémentées d'une atmosphère guerrière (souvenez-vous de Manau et sa vallée de Dana) doivent prendre toute leur ampleur. Et puis il semblerait qu'ils aient perdu le côté ska qui s'illustrait sur leurs anciennes productions. Mais il reste bien d'autres aspects d'Epsylon à découvrir au fil des dernières pistes...

« La Passe » par exemple, montre que les celtes peuvent se montrer suggestifs et qu'une trompette peut même se révéler sensuelle. Puis un rythme binaire prenant et des paroles bien tournées soulignent « Un idéal » festif et amoureux, qui précède « Un printemps » mélancolique à la mélodie superbement irisée par le violon. « Je me souviens » se charge ensuite de nous rappeler par son agréable pointe de nostalgie « Landerama » présente sur une de leurs anciennes productions. Enfin, « Chaque Seconde » surprend par le soupçon de classique qui s'y glisse mais se perd dans la farandole celtique et dansante que constitue l'album. Enfin rassurez-vous, il ne faut pas nécessairement être un fan inconditionnel de Tri Yann pour apprécier les gars d'Epsylon, en témoigne le puissant « Aux Hommes Debouts » qui clôture l'album d'un vent de mélancolie et qui s'éteint sur un rythme particulièrement rock !  
 

Tracklist
Le temps
L'Exil
Dans Mes Veines
La Passe
Un idéal
Un Printemps
Je me souviens...
Le Brasier
Chaque Seconde
Aux Hommes Debouts !
 

Bonne écoute ! 

NOTE DE L'AUTEUR : 7 / 10



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