Peter Murphy – Lion

La figure de proue des légendaires Bauhaus et pape du rock gothique revient sur le devant de la scène ! Ce n'est rien de dire que le chanteur semble connaître un gros regain de pêche. Alors qu'il avait fallu attendre 7 ans pour écouter Ninth (2011), le voilà qui après la tournée de célébration des 35 ans de Bauhaus (curieux qu'ils aient remis le couvert malgré l'échec de la reformation de 2007) est déjà de retour avec un Lion qui porte très bien son nom (et sui sera disponible dès le 3 juin). Car du lion, le Murphy, il en a bouffé. Ninth voyait déjà le chanteur gonfler sa production. Il faut dire que la scène rock est globalement devenue bien plus puissante et que les albums habituels du chanteur pouvaient sonner un peu trop léger comparé à la concurrence. Lion poursuit cette évolution avec une production extrêmement moderne et puissante.
 

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Les aficionados du chanteur verront peut-être d'un mauvais oeil cette nouvelle direction. Attention : l'anglais ne cherche nullement à aller chasser sur les terres des fans de Twilight ou de Marilyn Manson. A l'instar d'un David Bowie en plus dark, l'artiste est juste un caméléon qui a trouvé une nouvelle direction à donner à sa musique. Et alorsque Ninth empruntait cette voie de façon encore un peu timide, Murphy n'hésite plus à enfoncer le clou, jusqu'à offrir un de ses compos les plus puissantes, qui n'aurait pas dépareillé sur un album de Killing Joke : "Low Tar Stars" et son solo de saxophone vont faire un malheur en concert.

Toutefois, si d'autres compos, parmi lesquelles le premier single "Hang Up" ont également gagné une carrosserie bien plus costaud, la patte du chanteur est immédiatement reconnaissable. Son timbre de voix notamment, qui n'a pas pris une ride. L'homme est en forme, on le sent presque heureux de vivre, bien que ses mélodies ne soient toujours pas des hymnes à la joie de vivre. Cette vibe typiquement eighties est donc intacte et plus présente que jamais sur des titres comme "Compression". Murphy ne se renie pas, il trouve une seconde (troisième ? quatrième ?) jeunesse.

Après un départ canon, le voilà qui revient vers ses sonorités habituelles tout en leur insufflant une nouvelle vitalité. "Holy Clown", son ambiance à la fois joyeuse et hantée et ses gros refrains est un excellent exemple de cette synthèse réussie entre passé et présent. Des titres habités ("The Ghost of Shokan Lake"), de nouveaux coups d'accélérateur ("Eliza"), une fin d'album majestueuse, notamment grâce à l'excellent morceau titre... La panoplie est complète, l'identité de l'artiste est bien présente mais apporte son lot de nouveautés et de modernisations, et Peter Murphy de montrer avec classe que les vieux lions ont encore de beaux restes.



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