Le 28 avril dernier, le chanteur de Gorillaz, Blur et The Good The Bad And The Queen, le grand Damon Albarn nous offrait un album solo, le premier véritablement de sa carrière, malgré Democrazy (14 démos enregistrées dans des chambres d'hôtels, un double album vinyle en édition limitée) et de nombreuses collaborations, avec Lana Del Rey notamment.
Alors oui, on aurait pu avoir un peu peur de ce que le génialissime Albarn allait nous concocter... Hé bien il ne fallait surtout pas ! Enfin, presque... Pour ceux qui aiment le Damon Albarn de Blur et pas celui de Gorillaz, vous risquez d'avoir un peu de mal car le côté rock est quelque peu mis de côté...
Tout au long de l'album, on retrouve une grande multitude de ballades comme avec "Hostiles" ou encore "The History Of A Cheating Heart", chansons calmes où le chanteur semble à fleur de peau. Mais cet opus ce compose également d'une multitude de chansons aux influences psychés ("You & Me"), ou avec des sonorités tout droit sorties des différents albums que l'artiste a produit avec Gorillaz ("Everyday Robots") : un son composé de basses et quelque peu électronique qui, a première vue, ne donnerait pas un ensemble très satisfaisant si on le confiait à n'importe qui... Sauf au génie du compositeur anglais.
Comme à son habitude, Damon Albarn donne une touche de magie à ses chansons et nous offre des mélodies très plaisantes qui restent dans la tête. Chansons calmes, d'accord. Mais tristes, non. Du moins, pas lorsqu'elles viennent de lui. Le secret ? Sûrement la voix si particulière qui lui est propre et qui nous donne l'impression d'écouter un son sinon unique, en tous cas très difficile à rapprocher d'un autre...
L'exemple parfait de la réussite de cet album et des qualités de compositeur d'Albarn, "The Selfish Giant"... Dès les premières notes, on se sent transportés dans un autre univers. Ce titre crée une sorte de barrière autour de nous, nous empêchant d'être touché par les problèmes extérieurs, qu'ils soient plus ou moins graves. Bref, 4 minutes 47 de repos et de sérénité grâce à ce titre magnifique où la voix du chanteur se mêle parfaitement à celle de Natasha Khan (alias Bat for Lashes).
Mais le britanique n'en reste pas là... Pas question de nous laisser nous endormir en écoutant un album calme et posé. Et c'est pour cela qu'il nous lâche l'excellent "Mr Tembo" (en featuring avec The Leytonstone City Mission Choir) et son côté légèrement exotique grâce à un petit son de ukulélé. Ce titre est l'un des rares sur cet album qui puisse nous faire remuer les fesses. Et c'est peut être pour cela qu'il est si bon ! On pourrait également parler du dernier titre, "Heavy Seas Of Love", qui pourrait paraître fade dans n'importe quel autre album... Mais pas celui ci !
Everyday Robots c'est donc un album qu'il faut écouter à tous prix, voire acquérir au plus vite. Damon Albarn nous fait voyager dans un univers où lui seul est capable de nous emmener, un univers qui semble simple mais dont des écoutes attentives sauront à n'en pas douter révéler toutes les richesses... Pour peu qu'on n'espère pas retrouver la fougue de Blur.