Perfect beings – Perfect beings

Pari audacieux : dépoussiérer le prog des glorieuses 70s, celui des Yes, des Genesis, des monstres sacrés qui ont donné au genre ses plus beaux chefs d'oeuvre, et l'ont également condamné à stagner. Devant tant de virtuosité mise au service du talent, les nouveaux venus, une fois les années 1980 passées, n'ont bien souvent pas su renouveler le genre, qui semblait avoir déjà atteint son paroxysme. Que reste-t il à faire en prog ? Si les métalleux ont eux parfaitement su développer le genre, que ce soit via Dream Theater ou Cynic, niveau rock, malgré les efforts de Steven Wilson, c'était bien plus vide. Pourtant, les artistes intéressants, qui démontrent qu'il est possible d'éviter de jouer les clones tout en restant fidèles à la tradition, se multiplient. Avec son premier album éponyme (disponible le 30 juin chez My Sonic Temple), Perfect Beings répond à tout le monde de la plus simple des manières : pourquoi ne pas faire du rock d'aujourd'hui, écrire des mélodies modernes, tout en s'autorisant de grandes envolées typiques du prog ? Et l'auditeur de rester, à écouter ces 10 titres, l'air niais et le regard vide...

Parce que c'était tellement évident qu'on se demande pourquoi personne ne l'a véritablement tenté jusqu'à maintenant. Cela étant dit, le mérite en revient bien sûr aux musiciens, capables de pondre des mélodies pop imparables ("The Canyon hill", l'intro de 'Program Kid", "Fictions") et de grandes envolées planantes typiques du prog 70s pour des morceaux dont les durées varient, certains n'atteignant pas les 3 minutes, quand d'autres tutoient les 10, le long d'un album varié et addictif. Certains pourraient avoir un peu peur, mais qu'ils se rassurent : quand on parle de pop, il ne s'agit pas de pop insipide, et si la brit-pop ultra médiatisée a eu tendance à saouler beaucoup de monde, l'angleterre a également une longue tradition dès lors qu'il s'agit d'écrire des mélodies simples mais terriblement touchantes. 


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Tout juste pourra-ton reprocher quelques passages prog un peu téléphonés, si certains fonctionnent très bien, d'autres s'avèrent un peu trop 70s justement, qui sont certes appréciables, mais qui n'apporteront pas beaucoup d'eau au moulin des amateurs des grands anciens. Cela étant, ils pourront également prendre un grand plaisir à écouter un groupe de jeunes qui ont parfaitement assimilé les figures de style imposées du genre, tout en parvenant à se démarquer suffisamment pour éviter la redondance abusive. En somme, un groupe très intéressant, dont la musique réussit ce que peu d'autres sont parvenus à réaliser auparavant : remettre au goût du jour le rock progressif, celui que l'on croyait condamné à être mort et enterré une fois que ses figures de proue auraient cessé leurs activités. Mais que ce soit sur un terrain plus sombre (Philippe Luttun), plus métal (Exivious) ou inclassable (Stamp, sikala), le prog et l'aventurisme musical n'ont tous ces derniers temps de cesse de nous montrer qu'ils ont encore de beaux jours devant eux.

NOTE DE L'AUTEUR : 8 / 10



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