Lundi 7 juillet 2014… L’entrée du festival Les Déferlantes d’Argelès ressemble plus à Woodstock après le déluge qu’à un tranquille château de bord de mer sur la cote catalane. Les intempéries ces derniers temps ont eu raison de quelques grandes affiches sur les festivals de l’été. Après Garorock quelques jours plus tôt, Argelès sera-t-il le suivant ? A 14h30, les organisateurs affirment le contraire sur leur page Facebook. Pourtant les premiers festivaliers ne sont pas rassurés. Des 15h30 exit Samba de la Muerte et Piero Quintana. Emportés non pas par les Déferlantes mais par l’averse du matin… Ces deux groupes étaient prévus sur une nouvelle scène du festival. L’inauguration sera donc retardée.
Puis les hostilités sur les scènes principales vont démarrer. Enfin pas de suite, car malgré les efforts de organisateurs, le site est encore impraticable. C’est donc au tour de Kodaline de déclarer forfait.
Vers 18h30, le temps sera fera plus clément et la machine se met en route. Démarrage en douceur avec Agnès Obel qui va réveiller et surtout rassurer les festivaliers. Ca y est, les Déferlantes 2014 sont lancées. Les sonorités suaves du piano et de la contrebasse ont apporté au festival une dose de « zénitude » permettant de recharger les batteries pour la suite.
Et de l’énergie, il en fallait pour suivre Hollysiz. La fille Cassel, madame Cécile Crochon pour l’état civil, à littéralement enflammé Argelès avec un rock minimaliste, brutal et efficace. Girl Power à fond. La miss arborait fièrement son mini short et nous a livré son interprétation de "Daisy Duke" en nous expliquant qu’aux States, "Daisy Duke" désigne justement le précité minishort. Très volubile, elle a exprimé sa satisfaction de se retrouver là et son plaisir était visible sur scène.
Quelle patate ! Ca saute partout, ca fait des kilomètres (et sur un festival la scène est grande). Un passage au milieu du public flanqué d’une Go Pro pour filmer le moment. En une cinquantaine de minutes, la belle a envoyé du lourd. Les rockers ont été comblés par la prestance de la demoiselle et il était temps de s’éclipser avec la satisfaction de devoir accompli en laissant la place à Deborah Harry, l’icône pop new yorkaise.
Blondie aux Déferlantes ! Le punk new yorkais des seventies. . . Enfin ce qu’il en reste, disent les plus sceptiques. Mais la Dame fait le boulot. Les tubes s’enchainent. "Heart In A Glass", ou "Call Me" tirent leur épingle du jeu malgré un public manifestement peu connaisseur. Les jeunes fans d’Indochine ou Vanessa Paradis ont finalement peu de chose à voir avec cette icône du début du punk.
Le public à livré un meilleur accueil aux légendes du ska The Selecter. Une pêche monstrueuse, une ambiance festive. Le public a bien bougé et a pu se mettre en jambes pour apprécier la performance de Vanessa Paradis.
On est bien loin de la jeune adolescente qui chantait "Joe le Taxi", titre qui figurait d’ailleurs dans la setlist. Beaucoup de tubes de toutes les époques. Le public est séduit et se laisse embarquer dans l’univers paradisiaque de Vanessa. Quelques beaux moments comme notamment "La Seine" extrait de la comédie musicale Un Monstre à Paris. Benjamin Biolay était de la fête. Il est venu prêter main forte à celle pour qui il a signé quelques chansons.
Puis vient le temps de Fauve. Dure épreuve pour les fans d’Indochine qui ne trouveront leur salut que dans la fuite vers les buvettes. Pourtant le collectif semble avoir une audience constituée de jeunes (non, je n’ai pas dit écervelés ou autres qualificatifs, je respecte la différence même si pour moi ce n’est pas de musique mais plus une prestation théâtrale) fans qui ont apprécié la qualité du show. Pour ma part, j’étais plutôt à la buvette avec les indos fans…
Vers minuit et demi, délivrance pour la horde de fans indochinois. Ca se méritait quand même pour ceux qui sont présents depuis 15h30 ou même qui on dormi la veille au camping d’Argelès. Un show de qualité bien que très tardif, ce qui a eu raison de quelques festivaliers partis regagner le camping plus tôt que prévu. Peut-être un lien avec l’abus de bière pendant le set de Fauve… Mais le show est rodé. Les mecs savent y faire. Nikola Sirkis semble très heureux d’être présent.
Il nous explique être venu suite à une demande expresse de son pote Cali qui viendra le rejoindre sur scène pour "J’Ai Demandé à Lune" introduite par la reprise de Simple Minds "Mandela Day". Grande classe. Pour Indochine, c’était l’occasion de reprendre contact avec le public après le triomphe des deux Stade de France. On notera aussi une version très sympathique de la reprise de Renaud, "Hexagone" qui fut un beau moment de communion avec le public, Nikola exécutant le morceau tout seul au milieu du public malgré une corde cassée. Indochine réussira à tenir en haleine, les derniers festivaliers jusqu’à plus de deux heures du mat. Bien joué !
Texte : Patrick Quinta et Eric Jorda
Photos : Patrick Quinta