Eurockéennes de Belfort (4,5 et 6 juillet)

Ils avaient peur, les participants des Eurockéennes 2014, que ce soit du côté artiste, du côté organisation ou encore au niveau des festivalier... Entre l'incertitude d'une grève éventuelle des intermittents du spectacle et l'annonce d'une météo très peu clémente voire complétement déchaînée durant les trois jours, il aurait été légitime de s'attendre à quelques imprévus et à une particpation modeste des festivaliers... Et pourtant, les trois partis ont décidé de prendre leur courage à deux mains et de se lancer à corps perdu dans l'aventure... Et dans la boue. 

Le vendredi 4 juillet, la Presqu'île de Malsaucy annonçait déjà la couleur, malgré un temps plus que gris, présage de pluies futures. Sur la grande scène, on commence très fort avec les américains de Pixies, dont il n'est même plus nécessaire de faire la présentation ! Côté son, c'est pas trop mal, ça envoie du lourd, mais parfois un peu trop... Et même tellement trop, de temps en temps, qu'il est impossible de distinguer la chanson jouée ou les paroles... Mais pour nous consoler, le groupe n'oublie en aucun cas, avant de s'éclipser après 1h15 de concert, de nous jouer le célébrissime "Where Is My Mind ?", pour le plus grand plaisir des festivaliers, qui pour oublier une pluie qui commence à devenir très peu supportable, chantent à plein poumons. 

Côté Greenroom, on entend une électro-pop qui attise notre curiosité. On retrouve alors les anglais de Metronomy qui charme le public, mais malheureusement pas le temps, qui ne cesse de devenir de moins en moins clément...
 

Metronomy

Metronomy
 

A 22h30, ils laissent leur place à un certain Stromae qui, pendant 1h30 enflammera toute la Presqu'île, enfouie sous une pluie battante, oubliée grâce à l'électro-pop et les textes du chanteur. Véritable bête de scène, le belge devient quasiment un magicien, puisque lors de sa sortie, la pluie à cessée. Au même moment, The Daptone Super Soul Revue finissent également leur concert sur la scène de la Plage, après un show de 2h30.

On a juste le temps de manger pendant que  balance une électro-pop entrainante sur la Greenroom. Ensuite, le besoin de se réchauffer se fait sentir. Pour cela, une seule solution : danser. Sur la grande scène, Détroit balance un rock très propre, très entrainant, voire parfois planant. Bertrand Cantat et son groupe oscillent entre morceau du groupe actuel et cover de Noir Désir, et on sait, qu'au fond, c'est ce qu'attendait tous les spectateurs. Le groupe décide même de soutenir les intermittents en revenant pour un rappel, avec leur T-Shirt (un X blanc sur un fond noir).
 

Bertrand Cantat

Détroit
 

Mais ce que l'on a préféré tout de même pour se réchauffer, c'est l'électro du slovène Gramatik, qui accompli un set parfait, sans aucune faute. On est alors fin prêt à finir cette soirée, sans rentrer dans son sac de couchage avant la fin, pour se réchauffer. Et pour cela, on se rend au concert des deux rappeurs Orelsan et Gringe, alias les Casseurs Flowters. On a beau être un rockeur invétéré, on est obligé d'avouer qu'ils enflamment la Greenroom et même les plus rétiscents à leur venue. Mais bon, cela dure les 30 premières minutes avant que leur DJ ne se lance dans un mix a vous retourner le cerveau dans tous les sens... Juste le temps de sortir du site pour rentrer au camping, et on se rend compte que le "carnage" n'aura duré qu'un petit quart d'heure... Tant pis ! 

Le samedi sera la soirée la plus ennuyeuse de ses trois jours, malgré un beau soleil depuis que la pluie avait cessée (vers 15h...). Pourtant, lorsqu'on regarde l'affiche, on s'attend à bouger toute la soirée. 

C'est avec les Jagwar Ma que nous avons commencé ce deuxième soir d'Eurock'. Efficace, le rock psyché des australiens nous laisse penser que la soirée sera forte en émotions et concert de qualité. Vers 19h, Gaëtan Roussel s'empare de la Grande Scène... Le verdict est sans appel... C'est gentillet, c'est sympathique, mais voilà... On continue à regretter le chanteur qu'on connaissait dans Louise Attaque... Disons qu'on bouge, mais sans réelle conviction. 
 

Jagwar Ma

Jagwar Ma
 


C'est ensuite au tour de Little Dragon d'investir la Greenroom avec leur électro, et de très vite nous saouler, tellement qu'on en décide d'aller manger pour ne pas louper d'autre concerts, plus tard et sûrement mieux. Comme par exemple les Franz Ferdinand ! Mais là encore, non... On se rend sur la Grande Scène, on essaye de taper du pied, de se mettre dans le concert, mais rien n'y fait... Alors oui, on chante avec joie les titres connus comme "Take Me Out", "Right Action" ou encore "Love Illumination"... Mais ça s'arrête là... 

La grosse surprise de la soirée se présente à 22h15 sur la Greenroom. Leur nom ? Parov Stelar Band, un DJ autrichien (Parov Stelar) accompagné de musiciens et d'une chanteuse à la voix d'or. Pour la première fois de la soirée, on remue nos derrières comme jamais ! Mais on se demande quand même si les déceptions de début de soirée ne valorisent pas encore plus le petit bijou que l'on a en face de nous...
 

Parov Stelar Band

Parov Stelar Band

Vient ensuite le tour des plus attendus, sans aucun doute, de ce samedi soir : Shaka Ponk. Et pourtant, là encore, une déception... Problème de son (parfois trop fort, parfois trop bas), manque de liberté du groupe, du au fait qu'ils soient en festival et non pas en salle, devant un public venu uniquement pour eux... Bref, on part avant la fin, de peur de ne plus pouvoir écouter un seul skeud des français sans repenser à cette déception... 

Shaka Ponk

Shaka Ponk

 

La seconde bonne surprise de cette soirée n'est autre que M.I.A. avec son son si spécial et sa voix envoutante. Pareil que pour les Casseurs Flowters le soir d'avant : on a beau être rock'n'roll et tout cela, la jeune chanteuse sait où frapper et ça fait mal, très mal ! 

Il est alors temps d'aller faire un petit tour du côté de la plage, réservée à Brodinski (Playa Del Brodi) et à la programmation qu'il y a faite. Et justement, en y arrivant, on tombe sur le maître des lieux en pleine action. Si on voulait le comparer à son accolyte Mike Levy, aka Gesaffelstein, présent sur la Greenroom l'année dernière, on pourrait juste dire que le second nous avait fait vibrer et avait hérissé nos poils dans un set plus qu'hallucinant de 1h30. Malgré cela, Brodinski s'en va en ne nous laissant absolument pas sur notre faim, bien au contraire. C'est la dernière très bonne surprise de cette soirée ! 

Le deuxième nom le plus attendu cloturait la soirée ce soir là, et ce n'était autre que Skrillex et son dubstep massacreur... Et ce fut en effet un véritable massacre ! Impossible de se faire une place pour voir la Grande Scène, impossible de voir les écrans géants et impossible de supporter la bouillie que l'atypique homme aux lunettes de mouche fait avec notre cerveau... On va donc se coucher en espérant de tout coeur que dimanche soir rattrapera cette soirée, forte en déception, surtout au niveau rock.
 

Catfish

Catfish

Et nos prières ont été exaucées, puisque la soirée du dimanche soir a commencée très, très fort. Ce sont les jurassiens de Catfish qui ouvre cette dernière soirée de festival sur la Presqu'île de Malsaucy et comme à leur habitude, ils se sont donnés à fond et le résultat était parfait... Damien Félix et Amandine Guinchard ont mis le feu au poudre et ont remonté à bloc un public prêt à faire la fête toute la soirée grâce à leur blues rock endiablé et à leur complicité hors norme.

Pour avoir à nouveau du rock, il faut attendre que Biffy Clyro envahisse la scène de l'Esplanade Greenroom à 18h15 et nous envoie une claque musicale comme pour nous montrer et nous rappeler que ce soir, il n'y a pas que Robert Plant ou les Black Keys comme grands. Et ils n'ont besoin que d'une heure pour nous le prouver, pas une minute de plus.

Côté Grande Scène, à 19h15, les dannois de Volbeat nous attaquent avec un métal efficace et surpuissant... Mais un peu trop pour nos petites oreilles... Direction la Greenroom, à nouveau.
 

Volbeat

Volbeat
 

Ce qui est attendu sur cette scène ? Foster The People, bien évidemment. Et on comprend très vite pourquoi ils le sont autant ! Pendant une heure, les américains vont nous lâcher un son pop rock d'une puissance hallucinante... Pour le voir, il n'y a qu'à regarder les percussionistes s'acharner sur leur tomes et leurs grosses caisses avec une énergie qui nous pousse à nous demander à quand la crise cardiaque... Bref, un show époustouflant oscillant entre titres du nouvel album (Supermodel) et chansons cultes de l'ancien (Torches) telles "Pumped Up Kicks" ou encore "Miss You".

Ensuite, on sent comme une aura qui nous enveloppe lorsqu'on se dirige du côté de la grande scène. Et on sait très bien d'où elle vient... Ce n'est autre que celle du célebrissime Robert Plant qui, malgré ses 65 ans, reste toujours aussi imposant ! Alors oui, il a quelque peu perdu. Mais seulement quelque peu ! Parce que tout le public pourra vous confirmer que lorsque les premières notes de "Whole Lotta Love" résonne sur Malsaucy, le public explose et la légende américaine nous transporte toujours autant ! On assiste à 1h15 d'un show hyper satisfaisant, auquel on ajoute l'excitation d'être en face d'une légende du rock aussi impressionante. 
 

Robert Plant


Robert Plant
 

Il est 23h45 et une masse vient s'agglutiner au pied de la Grande Scène. Les Black Keys arrivent pour clotûrer cette édition 2014 des Eurockéennes de Belfort. Ils prennent place et nous en mettent plein la vue ou presque... On les sent tout de même un peu mou, les pauses entre chaque chanson sont interminables, le public à le temps d'aller se boire une bière et de revenir... Malgré cela, Dan Auerbach et Patrick Carney savent comment faire plaisir à leur public ! Tous les plus gros titres y passent : "Lonely Boy", "Howling For You", "Gold On The Ceiling", etc. Et après s'être fait prier pendant quasiment 10 minutes (c'est long, très long...), ils reviennent pour nous achever grâce à "Little Black Submarines", titre où la voix de Dan nous fait tous hérisser les poils, le tout sous le feu d'artifice traditionnel, annonçant la fin du festival. Une sorte de "Au revoir ! A l'année prochaine !". 

En conclusion, cette 26ème édition des Eurockéennes de Belfort est une réussite et un miracle, vu tous les obstacles qui auraient pu venir gâcher l'événement ! Bien sûr, comme toujours, on ne peu pas dire que ce fut un sans faute total, mais les déceptions restent tout de même bien moindre que les grosses surprises. Et puis l'ambiance emblématique du festival, telle que la Marche de la Cornemuse, vient également nous faire oublier tous les petits soucis et tracas du week end. 

Polly & Scatin.
Crédit photos : Jérémy Cardot



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