Le premier EP d'Alexander Linn est sorti le 7 juillet 2014 et propose en quatre titres une ambiance tendre et sympathique, inspirée de la pop des années 80, de musique classique et de rock.
Alexander Linn, joueur de musique depuis l'enfance, s'est lancé récemment dans le monde de la production personnelle. Comme c'est trop souvent le cas de ces artistes français qui sont persuadés d'acquérir ainsi une renommée immédiate il chante en anglais. Il cherche à toucher le monde entier en chantant dans la langue internationale, mais, comme tout début artistique, qui ne naît que par besoin de s'exprimer mieux, il parle de son nombril. Une fois qu'il aura épuisé les sujets personnels, on espère de bonnes chansons. Il y a beaucoup de potentiel dans ses quatre premiers titres, comme une description de ce dont il est capable, sans toutefois entrer dans le vif du sujet. C'est un très bel exposé de ses capacités, l'homme possède la technique, a appris de ses maîtres et sait reproduire la leçon. Mais recopier n'est pas créer. Ce monde mélodieux sonne un peu creux.
Cependant, sa pop électronique envoûtante a un goût de reviens-y tenace. Les envolées symphoniques vous submergent tout à coup après une mesure de batterie, puis les chœurs s'y mettent et soudain on plane, on est emporté dans son monde... seulement pour le temps du voyage. Aussitôt la chanson terminée, elle est sortie de l'esprit. Les mélodies sont peu marquantes, et à part la rythmique délicieuse de l'intro de « Water Dragon » les musiques entrent par une oreille et sortent par l'autre. L'aurait-on déjà entendu dans l'ascenseur ?
Alexander Linn prend tous les genres, les superpose et les ressort parfaitement calibrés avec un réel souci du détail. Peut-être trop ? Pas une note plus haute que l'autre, les titres sont comme patinés d'un vernis harmonieux. Il ne faudrait pas déplaire à la ménagère.
Toutefois, je persiste. Avec des bases aussi solides de musique classique, de batterie, de cordes, de piano, et une voix très bien posée sur tout cela, l'homme est un artiste qu'on entendra sans doute très vite ailleurs.