Thee Verduns – Le Catéchisme De La Joie, La Vie Entière


Après un alléchant 10 pouces, il y a quelques mois, le duo composé de Mr et Mrs Verdun baptisé sobrement Thee Verduns revient, toujours chez Kizmiaz, nous présenter son nouvel effort, un magnifique LP, Le catéchisme de la joie, la vie entière. Tout un programme. Pour leur filer un coup de main, on retrouve en guest King Automatic, organiste de son état et pilier du label.

Consacrons nous d’abord à l’objet. Une double pochette du plus bel effet. Les illustrations sont signées par Jean-Luc Navette, un illustrateur tatoueur, touche  à tout génial à l’univers totalement barré. Si ça vous intéresse, n’hésitez pas à jeter un œil à son travail. C’est ici.
 

Pochette Thee Verduns


Mais revenons à nos Verduns. Le catéchisme de la joie, la vie entière, titre pouvant rebuter les mécréants est bien évidemment à prendre au second degré. Car ici, l’ambiance est plutôt à la noirceur. On reste dans l’univers que Thee Verduns nous avait déjà proposé avec Nos Epaules, le 10 pouces précédent, à savoir un melting pot d’influences diverses et variées qui vont se dévoiler tout au long de l’écoute.

Cette fois encore et peut-être un peu plus que dans le précédent, les influences garage punk sont très présentes. Le garage pop est à l’honneur avec "Sunday you need love, Monday be alone”. Ce titre pourrait s’imposer comme un single en puissance. Pêchu, facile d’accès. On en redemande. Du bon rock ‘n’ roll avec une fin un peu barrée. On parle quand même de Thee Verduns !!!

Un son lo-fi vient délicatement chatouiller nos esgourdes depuis l’ouverture de l’album intitulée sobrement "La Guérilla". Un synthé distille quelques nappes en arrière plan. On sent d’entrée de jeu qu’un joyeux bordel nous attend. Un mélange de sons un peu foutraques, des expérimentations mais aussi cet univers sombre et décalé qui leur est cher.
 


On reste dans le gras avec "Quand le vin est tiré". Là, les Thee Verduns nous rentrent dans le lard avec un titre costaud, gros riff rempli de fuzz et de disto.

Avec "L’élégance" ce sont les sonorités surf qui prennent le pas. Un chant posé dessus. On saupoudre le tout d’une pincée de « noise » et on obtient un résultat hors des sentiers battus. Thee Verduns sont définitivement à part.

Le coté folk barré n’est pas non plus en reste. "Sur la plus haute branche, la rumeur du pendu" nous entraine dans un folk blues instrumental. Une musique d’ambiance, planante, trippante, peut-être un peu trippée. En tout cas, parfaite pour imaginer un road trip à travers le pays.

"Bedtime Prayer" se pose comme un croisement de Violent Femmes ayant sauvagement copulé avec Johnny Cash mais pas que… On trouve ce son indéfinissable de banjo ou autre instrument à corde non identifié avec des paroles distillées comme il faut. Encore une nouvelle facette du talent de Thee Verduns. En fouillant, on trouve aussi un petit coté rockabilly. Savant mélange ou joyeux bordel, c’est vous qui choisissez..

Quelques perles inclassables agrémentent aussi le LP. "The Tucson Robbery Bank" est un morceau pop à l’ambiance planante, éthérée. Une guitare égrène des arpèges tandis qu’une voix suave nous parle de l’attaque d’une banque dans un esprit « velvetien » période Nico. Une très jolie ballade.

Le banjo s’exprime pleinement sur des titres comme "Le guépard du colonel" et on trouve encore des instruments à cordes au service d’un duo vocal intéressant sur "Tijuana Bibles". Surprise du chef quelques cordes frottées rajoutent des harmoniques à la fin du morceau.

"Les Mers Du Nord", ballade triste (de plus de 4 minutes, exploit pour le groupe) est au croisement de la chanson française (ou belge) et de la chanson alternative. J’ai entendu au fond de la pièce un pote me dire que ca ressemblait à du Cantat mais qui aurait copulé avec Nikola Sirkis pour adoucir un peu la pilule… En tout cas, c’est encore une autre facette du groupe.
 


Thee Verduns nous offre donc ici un album bien barré (comme à leur habitude). Tantôt en français, tantôt en anglais, ils nous font partager leur univers si particulier à base de guitares, de banjos, de rock ‘n’ roll, d’exotisme et de surf. Toutes ces influences entrainent un album varié, pas monotone pour deux sous et on se laisse très souvent surprendre par l’originalité de la musique. C’est bien agréable.
 

NOTE DE L'AUTEUR : 8 / 10



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