Vous souvenez-vous des Dirty Sound Magnet ? Ces petits impertinents s'inspirant directement de la légende Led Zeppelin qui nous avaient surpris il y a un peu plus d'un an par un premier album qui soufflait un vent de jeunesse sur un style ayant grand besoin d'être dépoussiéré. Il s'agissait de What Lies Behind (chronique ici), et nous découvrons maintenant The Bloop. Entre les deux ? Les quatre suisse ont remporté l'édition 2013 du tremplin Guitare en Scène et se produiront donc pour une unique date en France au festival Guitare en Scène de Saint-Julien-en-Genevois le 19 Juillet. Une excellente nouvelle pour leur public français puisque cet événement marquera leur unique date dans l'hexagone, surtout au vu de la réputation scénique que le quatuor a su se tailler dans leur pays natal (et pas que), au cours d'une tournée plutôt conséquente.
Toutefois, avant de réserver nos places jetons d'abord un œil à cette nouvelle réalisation, très attendue. Personnellement j'oscille entre deux envies : il faudrait que le groupe nous surprenne, mais de l'autre côté leur premier album était tellement réussi qu'un second dans la même lignée serait plus qu'appréciable...
« Chocolate Woman » nous conduit tout d'abord sur une fausse piste : certes les guitares balancent toujours autant mais le tout semble plus brouillon, à l'image de la voix qui n'a pas l'air d'avoir retrouvé sa puissance si remarquable sur le premier album. Fort heureusement « Pagan Hill » renoue avec ce que l'on connaissait des Dirty Sound Magnet : un rock sachant prendre son temps mené avec brio et agrémenté d'une touche de modernité électrisante. L'équilibre est parfait. Cependant, on ne retrouve encore pas la richesse et la profondeur musicale des pistes de What Lies Behind tel que « Heavy Hours ».
Et puis « 21 Century Witch » nous montre un nouvel aspect des Dirty Sound Magnet, plus doux, plus centré sur des sonorités acoustiques pour un effet desert. Évolution que « Sunday Drama », surprenante et rafraîchissante, vient confirmer : les suisses semblent avoir voulu donner à ce nouvel opus des accents légèrement folk, ainsi que des influences plus diversifiées comme le montrent quelques sonorités orientales. On retiendra de « Move » un refrain efficace et rodé avant que « Strike Me (HateYourself) » nous replonge directement dans le magnifique morceau qu'était « Mr Robert ». En effet, ses accents blues chauffés à l'acoustique et sa voix à la fois cassante et pleine de chaleur nous font retrouver la profondeur de cette première réussite, dans une version davantage électronique qui conclut l'album en beauté, bien que trop rapidement. Quoique, six pistes concoctées en une année me paraît une cadence tout à fait raisonnable.
Cet album est donc, d'un point de vue général, moins puissant et plus doux que son prédécesseur. Mais il s'agit d'une douceur maîtrisée avec talent. Le groupe semble avoir choisi un nouvel angle d'approche en diversifiant ses influences tout en restant percutant. Il n'est pas à craindre que ce second projet ne soit que le prolongement du premier, même si, et cela n'est absolument pas regrettable, les garçons ont conservé tout leur mordant et leur esprit rock seventees. Seul point noir au tableau : l'absence du petit vent de folie et d'humour présent sur leur premier album. Malgré une préférence pour What Lies Behind on vous donne tout de même rendez-vous au Guitare en Scène en Juillet, et l'on se quitte avec un extrait de The Bloop ainsi que la nouvelle devise du groupe :
« Give the rock to the next generation.
Homo sapiens skull needs it in his brain. »
Tracklist
Chocolate Woman
Pagan Hill
21st Century Witch
Sunday Drama
Move
Strike Me (Hate Yourself)
Bonne écoute !