L’album étant sorti il y a déjà un petit moment, cette review arrive un peu tard mais on ne saurait faire l’impasse sur la révélation de l’électro pop anglaise, le trio London Grammar.
Dan et Dot se rencontrent sur les bancs de la fac, tous les deux ont l’habitude de jouer dans des groupes, Dan voit une photo d’Hannah sur Facebook avec une guitare et entre en contact avec elle. Ainsi commence l’histoire de London Grammar. Formé à l’Université de Nottingham, leur son électronique unique mis au point, le groupe ne tarde pas à se faire connaître à la sortie de son premier ep Metal and dust.
A la recherche de leur propre son, ils forgent une nouvelle pop anglaise, ténébreuse et sophistiquée. Imprégné de l’influence de The XX, le groupe se démarque par la voix singulière d’ Hannah Reid, profonde et envoûtante. Malgré une telle voix elle se qualifie de "songwritrice avant tout", ce qui se retrouve dans ses paroles profondément mélancoliques. Hannah évoque cette jeunesse anglaise perdue dans "Wasting my young years ", elle parle elle-même "de grande dépression". Selon elle beaucoup de ses amis sont perdus, égarés dans cette société qui en demande toujours plus aux jeunes.
Les mélodies sombres et minimalistes s’enchaînent sur l’album If you wait, notamment le single "Strong" ou encore "Hey now". On note tout de même une certaine force dans les lyrics tout au long de l’album, évitant l’atmosphère trop noire car, en dépit de la tonalité mélancolique de l'ensemble, aucun morceau ne tombe dans la tristesse. Les instruments principalement utilisés sont la guitare, le piano et la batterie, distillés de façon sobre tout au long de l'album, ce qui lui donne un air pop planant subtil. Rien n'est ostentatoire. La reprise remarquée de "Nightcall" rivalise avec l’original de Kavinsky, donnant une lenteur propice à la musicalité des paroles. L’album se termine par des titres plus dynamiques "When we were young" porté par des percussions africaines, premier instrument de Dan, et "Help me lose my mind". Redoutablement beau.