Après le succès de Party Girl, il y a deux ans, Yvan Serrano, le plus londonien des DJ Français, le fameux Healer Selecta, revient avec son combo sixties, surf punk rock. Flanqué d’une nouvelle chanteuse, la sulfureuse Hayley Red, il nous livre leur nouvel effort Big Smoke London Town.
D’entrée le message est clair. "The Message", c’est d’ailleurs le titre du morceau qui ouvre l’album. Un rock ‘n’ roll pur jus. Des guitares distordues, de la fuzz, un coté lo-fi assumé. Une batterie métronomique pose les bases et le duo vedette s’en donne à cœur joie.
"Big Smoke London Town", qui donne son titre à l’album, nous prouve que son auteur à été bercé aux compils garage sixties. Il pourrait s’intégrer parfaitement dans ces merveilles que sont les recueils Back From The Grave ou autres Peebles. Hayley se sort les tripes à la fin du morceau. C’est réussi. "Back To Mono" se place dans le registre garage pop façon girls group (désolé pour les trois mecs derrière) mais on croirait retrouver des trucs comme les Brood par exemple. Petit aparté pour les fans des Back From The Grave, trois nouveaux opus sont annoncés pour très bientôt…
Mais revenons à nos Dustaphonics. Leur "Mojo Yar Bones" réveillerait les morts à grand coup de giclées de fuzz. Un titre garage pop tout en puissance. Hayley semble possédée et fait vivre le morceau. "She got her mojo working and he just works fine on me" pour parodier un titre mythique des sixties.
Rayon singles accrocheurs à faire péter la piste de danse, "Don’t Let The Devil Drive Your Car" ou encore "Rockin Boogaloo" ont une patate phénoménale. Des morceaux dans l’esprit des compils Jungle Exotica ou Las Vegas Grind. Du rock ‘n’ roll efficace, aux riffs basiques mais entêtants est le tour est joué. Encore !!!
D’autres titres comme "Ride On Louisiana Red" nous emmènent sur les rives de la soul. Hayley Red feule telle une tigresse et sa voix porte le morceau vers les sommets de la soul sixties. Avec "When You Gonna Learn" on reste dans ces sonorités plus soul. Hayley Red nous fait penser à la plantureuse Lisa Kekaula des Bellrays et de Lisa And The Lips. Un morceau qui file inexorablement la patate. Yvan se lâche pour nous offrir un solo digne des grands rocks des fifties.
Pour finir la revue de ce Big Smoke London Town, on trouve quelques inclassables comme "Grand Prix" avec son intro moteurs à fonds aux relents surf instru revigorants. On s’imagine volontiers les Man or Astroman puis la suite du morceau laisse place aux Phantom Surfers. Pour résumer, un surf instrumental de très haute volée.
"Fire Dance" commence comme une boucle hypnotique. Le morceau déroule une ambiance crampesque de surf twangy. Yvan Serrano fait vivre un riff surf roboratif et on se laisse embarquer dans ce trip tout en douceur.
Une petite ballade acoustique, "Flesh And Blood", en ghost track clôture ce nouvel opus des Dustaphonics. Hayley nous montre une nouvelle facette de son talent. Il faut reconnaitre que Yvan Serrano, âme des Dustaphonics sait s’entourer des bonnes personnes pour faire vivre son groupe. Après Elisabeth Kay sur le précédent album Party Girl, cette foi ci Hayley Red donne vie a des compos affutées et l’album Big Smoke London Town se parcours d’une traite comme un trip à travers les diverses facettes de la musiques sixties.
Encore un chouette effort des Dustaphonics et même s’il est facile de se focaliser sur la performance vocale (la plastique de la belle rendant la tâche plus facile), il ne faut pas néanmoins négliger l’importante du gourou Ivan Serrano et de la section rythmique qui donnent ensemble une alchimie impeccable. A voir live absolument, c’est là que ça prend tout son sens !!!