Depuis 2002, le groupe de Liverpool nous propose des albums éclatants à un rythme effréné. 2007 fut l'année de la maturité avec un "Roots & Echoes" digne, méritant de se trouver sur toutes les étagères de cd, entre the La's, Love, les Beach Boys et les Smiths. Ce mois-ci vient de sortir leur sixième album, et le départ du guitariste (et trompétiste) Bill Ryder-Jones semblait une mauvaise augure, tant son habileté à enrichir les harmonies du groupe s'avéra souvent déterminante.
Il faut dire que leur histoire n'est pas simple. Ces gens-là n'ont pas de thune, et il a fallu qu'un gars comme John Leckie (Stone Roses, Cowboy Junkies, Radiohead) file un coup de manette, et qu'un certain mister Gallagher prête son studio.
A la première écoute, je fus quelque peu décontenancé. Je retrouvais ce qui fait la gloire, à mon coeur, de ce groupe : des émotions palpables, des trouvailles mélodiques dignes des héritiers des années 60, un savior-faire savant et la voix toujours aussi saisissante de James Skelly. Néanmoins, je restais sur ma faim. Point d'envolée dantesque comme dans son prédécesseur, quelques passages un peu trop évident. Peut-être une recette qui commence à s'épuiser, pensais-je alors.
Il fallut donc remettre à demain. Plusieurs écoutes se sont accumulées, j'ai eu le temps de m'imprégner de cet album. Il y a un certain classicisme, des ambiances familières, et on ne peut pas leur reprocher d'avoir un univers bien à eux. Au contraire, c'est souvent la marque des grands. Encore faut-il se renouveler.
Avec pas moins de 18 titres, il fallait bien qu'il y en ait quelques-uns d'un peu secondaires. Néanmoins, maintenant que l'album est digéré, je peux affirmer que la sauce prend. On retrouve toujours cette émotion qui dessine un sourie en coin, cette fausse joie qui traverse leur musique. Les arrangements sont peut-être un ton en-dessous, mais c'est aussi qu'ils mettent la barre assez haut.
Il manque quelques éclats, quelques surprises, mais comme une bonne paire de pantoufle, ce qu'on cherche c'est la double épaisseur à l'intérieur.
Un classique de plus, donc, à mettre au compte de The Coral.
Idéal pour les journées nuageuses.
Ma note : 8/10