Sorti cet été, Racy est le deuxième album studio des new yorkais d'Hooray For Earth, groupe oscillant perpétuellement entre rock américain efficace et pop électro exigeante.
Et si l'on parle de groupe, on devrait surtout parler de Noel Heroux, qui une fois n'est pas coutume, s'est occupé de toute l'écriture et de l'enregistrement, laissant aux autres membres une simple contribution musicale. Bon, rien de bien nouveau sous le soleil, après tout, pléthore de groupes fonctionnent de cette manière.
L'album commence doucement avec une intro assez courte et planante qui n'est pourtant que l'arbre qui cache la forêt. Car dès le second titre, "Keys", Hooray For Earth nous balance un sévère crochet du droit qui ne manque pas de nous défoncer la mâchoire. Si il y'avait bien un titre rock à retenir cette année, c'est sans conteste celui-ci. Il faut dire que la chanson arrive à faire la synthèse parfaite entre rock et électro, tissant une partie rythmique entraînante sur laquelle viennent exploser les guitares et s'écorcher un solo aussi crade qu' incisif. Un petit côté post punk qu'on appréciera ici ainsi que dans le son des guitares et de la basse d' "Airs" (à moins que la référence n'est plus à voir avec le doom metal?). Toujours est il que si le groupe affiche des racines rock en diable, la pop semble néanmoins avoir pris largement le pas sur le reste. Toujours compris dans un mélange, certes, n'empêche que les synthés sautillants d"Happening" et de "Say Enough" ont un coté furieusement eighties et qu'une bluette aussi délicieusement guimauve que "Racy" (j'ai même vu des colombes en vol lorsque j'écoutais la piste !) n'aurait pas sa place sur un album d'AC/DC.
Malgré ces influences disparates qu'on pourrait croire au premier abord antinomiques, un examen un peu plus approfondi nous apprendra qu'il n'en est rien. Qui pourrait écouter à la fois de la pop tristounette 80's, du post punk, de l'électro et du doom metal ? Comment ça, moi ? Mais non, vous n'y êtes pas, je parle bien sûr de ces satanés gothiques (sales gothiques sac à merde comme dirait le chef) et autres emos (bon là, je me goure certainement, j'y connais rien à ces trucs là). Blague à part, on comprend assez vite qu'Hooray For Earth fait partie de ces groupes (du genre Paradise Lost, Stabbing Westward ou plus précisément Grindi Manberg) mélangeant sans vergogne les genres tout en restant le plus possible au service de l'émotion et de la mélodie.
Bref, vous l'aurez compris, avec Racy, Hooray For Earth fait dans l'émotion musclée, ce qui lui vaudra d'être probablement révéré par tous les bisounours hardcores de la terre. Pour les autres, on aura le droit à un album sympathique et bien torché, doté d'un single absolument incontournable, ce qui est déjà pas mal !
