Monster Magnet – Milking the Stars : a re-imagining of Last Patrol

Déjà un nouvel album de Monster Magnet, à peine plus d'un an après la sortie de Last Patrol ? Pas complètement, mais pas loin. Tout est dans le titre, puisque Milking the Stars est une nouvelle version de ce même Last Patrol. Arnaque ? Du tout. Dave Wyndorf et son groupe ont juste particulièrement apprécié de revenir à leurs racines, vers ce psyché rock qui leur va si bien, et qu'ils ont en grande partie mis sur le devant de la scène. A tel point qu'ils prolongent l'expérience en proposant une version complètement hallucinée et repensée de leur dernière galette. 3 nouveaux titres, 7 passés à la moulinette, réenregistrés avec de nouveaux arrangements qui leur confèrent un visage véritablement différent, et deux titres live pour conclure. Et le résultat est, il faut bien le reconnaître, une belle réussite.


2014, goliath returns, let the circus burn


On a dit 3 nouveaux titres. Pourtant, bien malin ceux qui reconnaîtront le titre "Last Patrol" avec "Let the Circus burn", au moins avant que les roulements de batterie du titre éponyme ne débarquent. Pour le reste, cette lente montée en puissance, sur laquelle un orgue 70s débarque, tient plus volontiers de la jam session. Les notes de guitare sous acide (comprendre avec un bon paquet d'effets en tous genres) donnent peu à peu du rythme à cette lente mélopée qui évoque plus les Doors qu'autre chose, jusqu'à ce que la batterie ne reprenne ses droits. Une belle entrée en matière qui annonce la couleur. Car comme Wyndorf s'est plu à le décrire, il s'agit bien d'un feeling très porté sur les années 60 et 70 qui se dégage tout le long de Milking The Stars

Avec des effets sonores plus poussés, notamment un écho sur la voix qui donne l'impression que le tout a été enregistré à une autre époque, un orgue vintage très présent et l'énergie pure remise de côté (la batterie a été légèrement mixée en retrait, et la présence moindre des guitares laisse plus de place à la basse), "Mindless Ones" et "End of time" offrent un nouveau visage qui leur va tout aussi bien que celui offert par leurs versions originales. Les titres plus lents, comme "The Duke" et surtout "Stay Tuned", ultra bluesy, passent encore mieux, sans parler de "Hallelujah", sans doute le plus beau titre, que l'on ne souhaite plus entendre joué autrement tant cette version a un côté vaudou démoniaque et addictif. 


2014, let the circus burn, no paradise for me


Les 3 véritables nouveaux titres, directement composés dans cette ambiance de western déglingué, entrent parfaitement dans le créneau. "No paradise for me" fait bien sûr écho à "Paradise", mais il s'agit bien d'un nouveau titre, lent et poussiéreux. On lui préférera tout de même le morceau titre "Milking the stars", une fois de plus une lente mélopée, théâtre idéale aux jams de guitare, et une nouvelle occasion de montrer qu'en engageant Garrett Sweeny pour pallier au départ d'Ed Mundell, le groupe a fait bonne pioche. L'instrumental "Goliath Returns", enfin, fait plus dans le mid-tempo lourd et poisseux. 

Cet album peut-il être considéré comme un véritable nouvel album ? Non. Est-il indispensable ? Non. Est-il néanmoins une réussite ? Oui. Les fans doivent-ils se jeter dessus sans hésitation ? Oui. Si sur le papier, l'idée d'avoir une réinterprétation de Last Patrol pouvait laisser dubitatif, le résultat n'est pas mal du tout, suffisamment éloigné de son modèle pour justifier son existence, suffisamment proche pour que le lien entre les deux soit bel et bien là. Milking the Stars peut être vu comme une expérience intéressante, aussi bien qu'une lettre d'amour au rock psychédélique (car on sent que le groupe s'est autorisé pas mal de choses qu'il n'aurait sans doute pas osé sur un album canonique) et une superbe offrande aux fans.

NOTE DE L'AUTEUR : 7 / 10



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