Le groupe de Caroline du Nord fut un de ceux qui comptèrent dans les années 90. En plus d'ajouter une pierre à l'édifice du rock indie US, Mac McCaughan (chant, guitare) et Laura Ballance (basse) fondèrent le label Merge Records. Un label qui fit son bonhomme de chemin.
D'une part pour se produire eux-même, ce qui fut une excellente idée, puis pour mettre un peu de sel dans la production indie de l'époque.
On compte dans leur catalogue quelques groupes intéressants tels que And You Will Know Us By The Trail Of Dead, Arcade Fire, Lambchop, Radar Bros, Spoon, M. Ward, The Third Eye Foundation, etc...
Bref. cela faisait sept ans que le groupe n'avait rien sorti, et quelques années de plus qu'ils n'avaient pas sorti un bon album.
Il faut le dire, le groupe commençait à sérieusement s'endormir.
Je ne sais pas ce qui a déclenché la mécanique, rallumé la flamme, mais cette galette a le charme des mythiques No Pocky for Kitty (1991) et On The Mouth (1993).
Il ne sera pas nécessaire de parler d'un titre ou d'un autre, ça n'aurait que peu de sens. Superchunk a ce savoir-faire si américain qui touche votre corde sensible sans que vraiment vous ne vous en rendiez compte. Et même si quelques petites maladresses sont à noter (les violons sur "Fractures in Plaster" me semblent bien inutiles), on retrouve ce qui fait la marque de fabrique du groupe : une pop noisy et burnée qui doit autant aux vieux punks qu'aux hippies, une production parfaite et adaptée au style, et un goût de reviens-y qui fait plaisir.
L'on pourra trouver ce style parfois trop sucré, car il traîne effectivement quelques mélodies teenage dans l'attirail des Superchunk, mais joué avec une telle franchise, une telle énergie, on peut sans rougir affirmer qu'ils réussissent haut la main là où Weezer se plante magistralement.
Ma note : 8/10