De retour avec cet EP sorti en novembre dernier, Manu assume en force son coming out concernant la pop japonaise et décide de se lancer une bonne fois pour toute dans le chant nippon.
Pour la petite histoire, Il aura fallu les rencontres de Lostfish, graphiste inspirée en partie par le manga et la japanimation, ainsi que celle de Suzuka Asaoka, présentatrice de feu l'émission Tokyo Café sur Nolife, pour que la chanteuse s'intéresse de plus près à cette culture particulière d'où a découlé cette envie de changement de langue. Avec l'aide de Suzuka pour le texte, on a pu voir surgir sur "Rendez-vous", le premier album de Manu, la chanson "Suteki ni". Puis, ce qui était un essai réussi a continué à prendre de l'ampleur jusqu'à ce que la chanteuse se décide à sortir cet Ep entièrement en japonais. Un Ep en forme d'ovni, puisqu'il contient autant de titres que de remixes, et seules deux compos n'étaient pas encore sorties (pas en cd en tout cas). On retrouve donc une version japonaise de "J'attends l'heure" présente sur l'album La Dernière Etoile, ainsi qu'une version live de "Suteki ni" (présente sur l'album live à l'Elysée Montmartre), ce qui confère au titre une pêche supplémentaire fort appréciable.
Au niveau des compos originales, on trouve la superbe "Tenki Ame" (que l'on peut d'ailleurs entendre depuis un certain temps au générique de 101%, l'émission phare de Nolife), dont la simplicité va droit au cœur, et se fait presque encore plus touchante dans sa version live extrêmement épurée, la voix étant juste accompagnée d'une harpe. Autre nouvelle venue, la chanson "Amaku Ochiru" et sa basse entêtante; le reste de l'ep se composant de remixes plus ou moins inspirés (celui de Santiago Walsh recevant la palme du remix à la sauce Voulzy pas vraiment utile) dont deux d'"Amaku Ochiru", l'un trop longuet signé Alif Tree et l'autre par 2080 (tiens, tiens, encore un habitué de Nolife !) plutôt réussi.
Manu et Suzuka Asaoka en pleine dédicace (avec du Nolife en arrière plan)
Un Ep somme toute agréable et bien fourni, si ce n'est qu'on regrettera l'absence d'un peu plus de nouveauté, d'autant que le fan hardcore aura indubitablement une impression de déjà entendu. Néanmoins, le disque aura la qualité de nous présenter une autre facette de l'artiste, et au vu du résultat, on se plaît à imaginer un album entier en japonais qui irait détrôner sans mal les Morning Musume (Argh, blasphème, trahison, ce sont des idols, pas encore des chanteuses solos, blablabla...). Bon, ok, ok, je sens que les Otakus de tout poil vont m'en vouloir, n'empêche que je trouve cet Ep vachement mieux que n'importe quelle saloperie d'Ayumi Hamasaki (comprenne qui pourra, mais en gros je suis devenu persona non grata au Japon).
