Le deuxième album autoproduit du quintet parisien sortira le 23 février 2015, notez-le dans votre agenda pour ne pas passer à côté de ce rock mi-blues mi-garage. Portés par une chanteur à la voix envoûtante, les morceaux des Twin Arrows vous plongent dans un univers captivant un peu western, un peu road-trip, un peu conte initiatique. Hell and Back pourrait très bien faire figure de bande-son pour un film avec des grandes plaines, des chamans mystiques et quelques flingues, dans lequel on verrait jouer des personnages atypiques et élégants. Un peu comme l'histoire incongrue de la création du groupe : une nuit, au bord de la Seine, sans aucune concertation, quelques musiciens qui ne se connaissent pas encore se retrouvent, reliés par la musique, et passent la nuit à jouer et chanter. En 2012, le groupe ainsi formé sort son premier album éponyme, autoproduit dans un garage de banlieue, et joué lors d'une tournée aux quatre coins de l'Europe.
Les inspirations mystiques et cinématographiques posent tout de suite une ambiance très visuelle où chacun verra ses propres chimères s'animer.
Par exemple, «Fountain of luck» me fait penser à une vieille usine abandonnée, avec des machines rouillés, encore un peu de fumée douteuse. Les bruits de ferraille et d'électronique posent tout de suite un décor brutal à la fois nostalgique et moderne. La batterie qui rythme «Freak Wave» rappelerait plutôt un voyage dans un vieux train lancé à toute vitesse. Mais c'est sans conteste la guitare mordante de «Hell & Back», qui donne son nom à l'album, qui m'est restée en tête, évoquant des virées à moto avec un blouson de cuir.
L'attrait pour le vieux rock, des Kills à Dead Weather, en passant par Iggy Pop et Nick Cave, ressort dans les sons crus des instruments et la volonté d'expérimentation du groupe. Parfois ça tape dans tous les sens, parfois le tempo s'affole, d'autres fois la voix nous berce... Avec Twin Arrows on passe du pogo aux larmes.
Alors oui, encore un groupe de jeunes qui veut jouer les vieux, encore des gens nourris aux sons des années 70 et qui ne renouvellent pas le genre. Tout a déjà été entendu, oui, même les coups de marteau sur des bidons (comment ça c'est pas des coups de marteau sur des bidons ?) ; mais les gens qui aiment le rock sont toujours ces éternels nostalgiques d'un jadis où les guitares sonnaient mieux et où les concerts étaient des événements extraordinaires et dangereux. Mais pourquoi se priver de bon son ? On salue la performance, on applaudit l'énergie mise en œuvre et on réécoute avec délices cet album bien ficelé. En tout cas, je ne m'en lasse pas.
Retrouvez les Twin Arrows au Nouveau Casino à Paris le 6 février pour le lancement de l'album.
