John Carpenter – Lost Themes

Ce n'est plus un secret pour personne, John Carpenter, s'il est avant tout un réalisateur de film chevronné est aussi compositeur de musique... De films, et de préférence les siens (sachant que le monsieur a aussi collaboré pour ses bandes originales avec de grands noms tels que Shirley Walker, Steve Vai, Robin Finck de NIN ou encore Anthrax) !

Bien que cette fois ci, il n'y ait pas de film à la clé, Lost Themes s'inscrit clairement dans ce travail de composition et en garde l'aspect sonore. Il faut bien avouer que tout au long de son oeuvre, la musique est resté indissociable de la patte stylistique du maître. Minimaliste, répétitive, bad-ass, atmosphérique, bon nombre de cinéphiles ne se seront jamais totalement remis de la claque. Difficile en effet de ne pas faire le lien entre le film Halloween ("la nuit des masques" chez nous) et son thème principal reconnaissable entre mille. L'alchimie entre musique et image a toujours été prégnante chez Carpenter, mieux, elle a sans cesse renforcé l'aspect immersif de ses films.
 


Il faut pour cela bien comprendre comment procède Big John, car contrairement à un cinéaste comme Sergio Leone qui demandait en amont la musique de son compositeur fétiche Ennio Morricone afin de pouvoir la diffuser à même le plateau de tournage, Carpenter n'aura de cesse de garder la musique comme dernière étape, envisageant la musique non pas comme une accentuation de mise en scène, mais plus comme un renfort; une structure solide sur laquelle pourrait se reposer le film. Ainsi, la musique ne se contente pas d'enjoliver un morceau de bravoure, elle colmate, renforce et recolle les morceaux ensemble jusqu'à devenir un moteur narratif.

Il est donc quasi impossible chez lui de dissocier image et musique, tant l'ensemble définit précisément le style de son auteur. Au fond, chaque fois que l'on écoute une de ses bandes originales, n'est-ce pas avant tout une façon détournée de revivre le film ?
 


Mais si le film n'existait pas ?

Eh bien, cela donne Lost Themes (qui porte excellemment bien son nom) qui est en tout point raccord avec les B.O de l'époque (même les synthés sonnent assez oldschool). A l'écoute, on repense donc sans déplaisir à toute une flopée de films, de Fog à New York 1997 en passant par Ghosts Of Mars; mais surtout, les meilleures pistes de l'album nous poussent à créer notre propre film; ce qui prouve que Carpenter rime définitivement avec cinéma; et peut-être un peu moins avec musique pure et dure. Avis aux amateurs !
 


 

NOTE DE L'AUTEUR : 7 / 10



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