Parlor Snakes – Parlor Snakes

Depuis déjà quelques années, les Parlor Snakes animent les soirées rock garage de la capitale. Bâti autour d’Eugénie, frontwoman charismatique et Peter, gratteux ténébreux, le groupe a connu plusieurs remaniements au niveau du personnel rythmique pour finalement intégrer depuis quelques années Yu Jim et Severin respectivement derrière les futs et à la basse. Ce nouvel album, le premier avec le line-up actuel, pourrait être celui de la maturité.

"We Are The Moon", en ouverture de l’album, nous prouve que les Parlor Snakes sont bien présents pour en découdre. Le son concocté par Matt Verta-Ray dans son studio new-yorkais colle parfaitement à la personnalité du groupe et de sa sulfureuse chanteuse. Peter triture son vibrato pour installer une ambiance rock ‘n’ roll sixties.

Dans ce nouvel opus éponyme, on retrouve bien sur du gros son, des influences garage assumées. On pourra citer dans cette lignée les titres comme "Watch Me Live" qui a décidément une belle allure de single pour porter les Parlor Snakes sur le devant de la scène. C’est du gros rock, accrocheur en diable. Y en a même qui diraient pop – rock tellement ce refrain nous rentre dans le crâne dès la première application. Cerise dans les ghettos, le morceau est livré avec un clip des plus sympathiques qui lèvera tout doute possible concernant le fait que les Parlor Snakes soient complètement barrés.
 


Encore du lourd pour "Here Comes The Hell". La rythmique assurée par les nouveaux tauliers est maintenant en phase avec les deux piliers du groupe. Eugénie semble totalement s’assumer. Plus de retenue, plus de fausse pudeur, c’est certainement l’effet New York ; trainer dans le sillage de Verta Ray et Jon Spencer ne laisse forcement pas indifférent.

"Sure Shot" est structuré autour d’un riff de gratte accrocheur.  Morceau assez classique dans sa construction mais avec une deuxième partie où tout le monde se retrouve les manches pour un bon moment de rock ‘n’ roll. Severin nous envoie un joli pont de basse en travers des gencives. Un son bien rond comme les vieilles basses demi-caisses des sixties. A fond dans l’esprit.

"Always You" nous montre un coté punk façon Blondie des Parlor Snakes. Eugénie se mue en une Debbie Harry des grands jours pour nous embarquer dans un tempo en furie où les grattes fuzz tirent leur épingle du jeu. Punk’s not dead, les Parlor Snakes en sont la preuve vivante.
 


Un joli brin de voix nous accueille dès l’intro de "Man Is The Night". Eugénie se montre à l’aise dans les aigus. Une rythmique martiale pose le morceau et permet au gratteux de déverser quelques lignes de fuzz où des guitares twanguy selon les moments. La construction du morceau laisse entrevoir de grandes qualités de compo chez les Parlor Snakes.

Mais ils ont aussi d’autres cordes à leurs arcs. Avec des titres comme "Dirt To Gold", ils s’aventurent aussi dans des contrées plus feutrées qui n’auraient pas laissé insensibles les admirateurs du Velvet Underground. Eugénie se mue alors en prêtresse à la façon d’une Nico possédée par on ne sait quel démon. Attention ça s’énerve sur la fin pour finir en gros son rock rempli de nappes de claviers lysergiques. C’est du tout bon !

Dans le même esprit, à la manière des White Stripes de la grande époque, où “Jolene” chantée par Meg White proposait une agréable recréation entre les digressions guitaristiques de Jacques Blanc, "Fade In The Light", nous entraine dans une ambiance dépressive rehaussée par des guitares cristallines qui posent un décor de bande originale de film Tarantinien. Qui dit Tarantino dit fin explosive, c’est aussi le cas pour ce "Fade In The Light".

"Strangers" s’inscrit dans le même style que "Fade In The Light", morceau plus calme mais pour autant dénué de feeling. La voix d’Eugénie a pris beaucoup d’assurance et sait évoluer dans différents registre toujours avec le même brio. Les parties de claviers nous rappellent des ambiances chères aux Doors. Intéressant.

"Just Drive" est encore un morceau assez calme où la puissance vient de l’ambiance et de la suggestivité que la voix interagissant avec la guitare peuvent installer. On sent que les deux se connaissent depuis longtemps et se complètent à merveille.

Cette fois-ci, les Parlor Snakes ont mis les petits plats dans les grands. On sent que le groupe s’est aguerri pendant ces dernières années sur la route à ouvrir pour les plus grands. En côtoyant les Jim Jones Revue, en travaillant avec Matt Verta-Ray et Jon Spencer, on gagne forcement en maturité. Sur scène, Eugénie assume désormais parfaitement son rôle de meneuse de revue. Elle arrive à embarquer l’auditeur a la manière d’une Nicole Laurenne chez les Love Me Nots. Peter K maitrise toujours aussi bien ses grattes demi-caisse et la rythmique a désormais trouvé sa place dans le quatuor. Les compos sont de fort bonne facture et le trip newyorkais pour l’enregistrement semble avoir galvanisé les troupes. Cet album éponyme ouvre donc une deuxième ère. Bienvenue chez les Parlor Snakes version définitive. Ca va saigner !!!

 

Et pour les voir live c’est ici que ça va se passer :

20 Mars 2015 : L’Escale LH, Le Havre
21 Mars 2015 : Le 3 Pièces Muzik’Club, Rouen
18 Avril 2015 : Canal 93, Bobigny
24 Avril 2015 : Le Volume, Nice
27 Avril 2015 : Les Promenades (Off Printemps de Bourges)
28 Avril 2015 : Au Bureau (Off Printemps de Bourges)
29 Avril 2015 : Divan Du Monde, Paris (Release Party Officielle)
01 Mai 2015 : Joker’s Pub, Angers
20 Juin 2015 : Fête de la Musique, Dudelange (Luxembourg)

NOTE DE L'AUTEUR : 8 / 10



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