Tenez vos oreilles, sinon elles vont trépigner comme des jeunes fans hystériques dès les premières mesures. Après des concerts dans plus de 25 pays, les Rennais de Success nous font l'honneur d'un deuxième album qui sortira en avril. Et leur nom est plutôt bien choisi pour désigner un groupe survolté mené par un élégant mentor mégalomane en costume trois pièces.
À l'image de « You », qui passe déjà sur la Grosse Radio, Love & Hate est puissant, éléctrique et grungy. La batterie saturée est présente tout au long de l'album, où l'on retrouve toujours cette énergie de vrai rockeur portée par une voix aux accents snobs.
On entendra moins de notes disco que dans leur premier opus, Social Network Junkies, ici on est plus dans l'atmosphère sombre, dans l'amour enchaîné à la haine qui émane des textes. La boule à facette s'est ternie.
Inspirés viscéralement par Iggy Pop (d'où leur nom), les Who et les Wampas, les Success ont la pêche et le style. Leurs morceaux nerveux laissent haletant, l'oreille tendue pour en avoir plus.
On retrouve un goût du déjanté chic à la Electric Six, un refrain qui claque, une ligne de basse entêtante, une batterie qui retient le tout au sol, comme dans « Betterman ».
Dans la série des morceaux qu'on ne lâche plus, « Crazy » commence comme un jingle de pub et finit en hard rock survolté, à la fois sombre et énervé.
L'ambiance devient plus pesante avec « 24 Years », le ton se fait plus dramatique, la musique plus grave. On se sent oppressé, et le rude « Money » qui suit ne rend pas l'esprit plus guilleret.
Pour finir, les grincements électroniques prennent l'espace d'assaut dans « As it Seems », nous voilà dans une machine infernale, ou bien un cerveau inquiet et surstimulé...
L'album se finit sur un goût de reviens-y tout de suite, tout comme les spectacles du groupe, savamment calculés pour créer une frustration, et un manque qui nous fera revenir à coup sûr.
C'est ça, la clé du Success.