Toto – XIV

Depuis leur cultissime « Hold the Line » qui a inscrit Toto au Panthéon des incontournables du rock américain, se sont enchaînées les bonnes et les mauvaises surprises. Tour à tour génial et décevant, on ne savait plus trop sur quel pied danser avec le groupe qui s’est séparé, puis reformé, après avoir laissé son public dans un trou béant de 9 ans.

Le précédent opus, Falling In Between (2006) faisait partie de la colonne "Pour".
La bonne nouvelle, c’est que le petit dernier aussi.
La mauvaise, c’est qu’il naît au même moment qu’a sonné le glas pour Mike Porcaro, bassiste co-fondateur du groupe qui a rejoint son frère Jeffrey (batteur) parti en 1992.
Des Porcaro, reste Steve aux claviers. Et c’est autour de Joe Williams - qui retrouve le micro de Toto après une petite pause de 25 ans - que le reste du groupe s’articule. Les indétrônables Steve Lukather & David Paich sont toujours là, et ce depuis les débuts du groupe en 77.

XIV, le dernier album de Toto retourne à ses fondamentaux : du gros son, des guitares bien saturées, des mélodies immédiatement accrocheuses, des tierces sur la voix de Joseph et des arrangements impeccables. Les influences californiennes se font sentir de nouveau et la fraîcheur de certains morceaux comme « Burn » (intro clavier) habille ce disque d’images façon road movie. Les drums mettent le feu au refrain et les couplets jettent de l’eau par-dessus pour l’éteindre.

De la même trempe, « Orphan » nous cueille à toute vitesse. Le morceau change de structure au fil du temps tout en gardant cette ligne mélodique qui fonctionne à merveille « You're never alone in the world ».

Le titre marquant de ce dernier opus, pour le groupe comme pour les fans sera bien sûr « Unknow Soldier » (hommage au frère Jeff), à la fois planant et rageur.

On trouve sur cet album de la poésie. Un peu de miel même, quelque chose de touchant, d’intime, dans la voix, dans les notes, dans les petits sons étoilés qui s’ajoutent en arrière plan sur « The Little Things », ballade à écouter les yeux fermés pour les rêveurs et à zapper pour les puristes. « All the Tears that Shine » la rejoint.

La touche finale « Great Expectations » appelle quelques poussières de violon en intro pour partir sur des sons rétro et, là encore, une structure de morceau qui part dans des recoins inattendus, un peu dans tous les sens, pas évidente à suivre. Aucun écho avec le tout premier titre qui rappelle les influences progressives d’un Toto s’angoissant à l’idée de manquer de temps (« Running Out of Time »).

L’opus passe à la vitesse de l’éclair.
11 titres qui défilent sans qu’on s’en rende compte.
Pari plutôt gagné !
 

Flora Doin

NOTE DE L'AUTEUR : 8 / 10



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