D'abord membre de plusieurs groupes de moins en moins fourni en collaborateur, Pete Sputnik finit par là où il aurait peut-être dû commencer, c'est à dire tout seul.
C'est bien connu, on n'est jamais mieux servi que par soi-même, ce que le sieur Sputnik semble avoir parfaitement intégré en sortant son EP The Astrogoth. Le seul hic (il en faut bien un) c'est que notre ami est batteur...Vous en avez vu beaucoup de groupes avec comme seul membre un batteur ?
Bah si, vous avez bien lu, et comme vous l'imaginez, on a le droit à de l'expérimental, de la batterie pure et dure que seuls quelques fous du rythme pourront apprécier. Poisson d'Avril super en retard à part; non, ce à quoi on a le droit est selon les dires de l'intéressé de l'elektro rock-cosmik power pop (ayé, j'ai réussi à le dire sans trop me décrocher la mâchoire). Pas d'inquiétude les loulous, car derrière ce terme savant se cache une musique étonnamment abordable.
Composé de quatre titres, l'EP s'ouvre avec "Nightsuffle", une chanson rock indus en diable qui nous fait inévitablement penser au Nine Inch Nails période Pretty Hate Machine. "She Loved The Sun", la deuxième piste, fait un joli contrepied à l'introduction en démarrant sur un petit riff de synthé assez aérien, pour un couplet bien planant avant de corser les choses sur un refrain plus musclé. La chanson suivante, "As By Magic" penche plus vers l'électro et est un peu moins intéressante que ses consœurs, mais "Beam Me Up" viendra clore l'album sur une note plus positive en revenant au rock indus.
Globalement agréable à écouter, l'EP passe bien grâce à ses compositions qui, si elles ne sont pas d'une folle originalité, sont carrées et assez accrocheuses. Il faut par ailleurs bien avouer que le côté franc-tireur de ce batteur allumé rend ce projet aussi rock n'roll que franchement sympathique. N'hésitez donc pas à jeter une oreille à un groupe pour le coup réellement hors norme, d'autant que la musique est au rendez-vous et qu'elle sonne, ma foi, plutôt bien !