Derrière ce nom et ce titre à rallonge se trouve un groupe qui bénéficie d'un buzz grandissant outre-atlantique. Ce qui est assez étrange quand on considère qu'il ne s'agit grosso modo que d'un groupe de rock psychédélique. Fondé par ses membres quand ils étaient encore étudiants, The Bright Light social Hour a commencé par sortir un premier EP orienté post-rock, mais ce qui aurait pu rester un petit groupe perdu parmi tant d'autres a la chance d'être constitué de musiciens aux ambitions artistiques bien trempées, qui ont poursuivi leurs expérimentations afin de trouver un son propre. C'est après avoir fait beaucoup de scène dans leur région et incorporé des éléments de rock psychédélique et de rock traditionnel américain influencé 70's que le groupe sort son premier album éponyme en 2010, et se lance dans une tournée marathon, qui leur permettra de jouer dans de nombreux festivals et de réaliser quelques premières parties prestigieuses. Ce n'est donc qu'en 2013 que le groupe commence à bosser sur son deuxième album, qui est sorti le 10 mars dernier.
Si le groupe se démarque véritablement de ses contemporains, c'est dans le grand écart qu'il parvient à réaliser entre influences 70's et du psychédélisme passé à la moulinette des années 2000. A part des synthés, The Bright Light Social Hour n'utilise pas l'électro. Pourtant, après deux titres très orientés rock psychédélique à l'ancienne, "Dreamlove" déboule, avec son rythme et son ambiance qui ne dépareillerait presque pas sur un générique de manga, tout en s'intégrant sans problèmes au reste. On retrouvera cette même ambiance sur le single "Infinite Cities" et "Escape Velocity", qui clotûre l'album. Le chant rêveur et vaporeux constitue le liant qui permet à l'auditeur d'être transporté dans un univers où les drogues douces ont leur place. N'allez pas croire à des opportunistes, dès le titre suivant, la guitare et le rock sudiste reprennent leurs droits sur un "Ghost Dance" d'autant plus flamboyant que ses 2 minutes 30 vont directement à l'essentiel, avec de gros échos sur la voix et les grattes. Grand écart psychédélique on vous dit.
Entre titres rock et titres calmes (le magnifique "Sea of the Edge"), entre rock traditionnel et orientations plus modernes et originales, The Bright Light Social Hour propose une version personnelle, actualisée mais aussi respectueuse d'un héritage du rock psychédélique. Ce deuxième album est à ce titre une grande réussite et un petit tour de force en soi, qui pourrait tout aussi bien convenir aux fans de Tame Impala, de QOTSA, de Jefferson Airplane, de Wolfmother ou de Kasabian. De plus, si ce Space is still the Place comporte ses titres forts, qui se détachent du reste, rien n'est véritablement à jeter. L'album est très équilibré et passe comme une lettre à la poste. Le groupe se révèle donc assez impressionnant et, pour peu qu'il continue à s'investir autant dans de longues tournées, pourrait bien devenir prochainement la nouvelle coqueluche des médias. Si c'est le cas, le système médiatique sera seul à blâmer, car de leur côté, les musiciens n'auront rien à se reprocher.