Oh! Gunquit – Eat Yuppies And Dance

Du côté de Londres depuis 2010 sevissent les Oh! Gunquit. Pas facile à définir ces gens là… En tout cas, les amateurs du rock des pères fondateurs, les fans de garage punk, ceux qui aiment le surf doivent se pencher sur le phénomène Oh! Gunquit. Leur nouvel opus Eat Yuppies And Dance est une parfaite entrée en matière pour découvrir le potentiel du groupe.

Un petit son cristallin typé Fender, une rythmique puissante et une voix féminine nous accueillent avec "Sinkhole". Un petit coté surf façon Dick Dale et "Miserlou" vient nous titiller les feuilles. On le retrouvera aussi sur un titre comme "Pony Boy". C’est plutôt agréable avec les beaux jours qui reviennent. Ca rappelle les morceaux de bravoure des Dustaphonics.
 

Et de ce rock primitif, on en retrouve tout au long de l’album pour notre plus grand plaisir.  "Hope In Hell" est une parfaite illustration de ces rocks rageurs qui nous dépoussièrent les esgourdes. Le morceau nous propose un riff aiguisé comme une lame de canif (Opinel… putain, je ne pensais pas réussir à la placer, celle-là...) !

Un riff de guitare soutenu par des cuivres. Ca part bien. Le morceau "Head Bites Tail" annonce un coté plus groove, plus soul dans la musique de Oh! Gunquit. Voix masculine et féminine se répondent sur ce titre qui donne des fourmis dans les jambes.

"I Need Help Now" represente quatre minutes trente de rock n roll “hi energy”. La voix de Tina Swasey fait le boulot à merveille et porte le morceau à travers différentes ambiances. Les parties calmes laissent les guitares s’exprimer.

"Bad Bad Milk" envoie la sauce. On nous livre un garage rock mâtiné de références aux pionniers du genre à l’époque ou la guitare n’avait pas totalement supplanté les cuivres. Du garage à trompette, ça peut le faire ! Oh! Gunquit en est la preuve vivante.
 

Chez Oh! Gunquit on a dû écouter les Cramps… "Caves" ! Avec un titre pareil, bien évidemment on retrouve un coté cryptique. Une ambiance qui n’aurait pas déplu à feu Lux Interior. Ca respire le aussi les Fuzztones. Tina braille à souhait comme il faut.

"Voodoo Meatshake" nous propose une intro a cappella bien barrée comme son titre d’ailleurs. On pense alors aux messages que pouvait faire passer un gars comme Screaming Jay Hawkins mais encore une fois aux Cramps.

Parfois les choses se calment un peu comme avec l’intro de cet "Into The Woods" qui laisse la part belle aux cuivres. On retrouve ici un coté rock seventies, plus soul, qui permet aux cuivres de donner leur pleine mesure.

Ce "Lights Out" en fin d’album achève de placer les Oh Gunquit dans les top des groupes garage punk à voix féminine. On pensera ainsi aux Brood ou aux Pandoras. En tout cas, c’est bon, c’est frais. Ca fait du bien…
 


Oh! Gunquit nous laisse donc un album de fort belle facture, très sympa à écouter, rafraîchissant. Les recettes qui ont fait le succès des Sonics ou de Barrence Whitfield sont digérées. On rajoute une pincée de psychédélisme de temps à autre et une grosse partie de surf music. Et voila, la recette pour une belle réussite.

NOTE DE L'AUTEUR : 8 / 10



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