Après Stranded déjà chroniqué dans nos colonnes il y a quelques mois, les Bikini Gorge sont de retour avec une livraison grand format intitulée cette fois-ci Fuzztration. Le duo nous balance toujours pour notre plus grand plaisir ce rock ‘n’ roll venu des tripes dont les fans de garage punk ne se lassent pas.
"Give It Back" fait honneur aux quatre premières lettres du titre de l’album. Nous voila rassurés, de la fuzz, il y en a ! Et en plus, elle semble utilisée à bon escient, à savoir pour dynamiser un bon vieux rock ‘n’ roll. Et tout au long de l’écoute de cet opus, ils vont être à la fête, les garageux !
"Without You" se pose comme un single en puissance. Le riff roboratif vous saisit le crâne. C’est bien fait. Comme dans beaucoup de titre de Bikini Gorge, la basse est mise en avant et offre une assise solide aux morceaux. Idem sur des titres comme "Waste Morning". Elle installe une ambiance particulière un peu à la manière de celle du duo basse-batterie Royal Blood mais dans un ensemble beaucoup plus barré bien évidemment.
"Drop Fast" est dans le même esprit que "Without You". On arrive à apprécier sans difficulté dès la première écoute. Du rock ‘n’ roll simple mais efficace. Comme je le dis souvent, n’est-ce pas là l’essence même de cette musique ? Et rayon garage punk, y en a encore ! "Need It" nous embarque totalement avec un riff sauvage tout comme le chant d’ailleurs. "Live Around" laisse la part belle encore une fois à la fuzz promise dans le titre.
Le coté lo-fi est toujours présent. "Trapped" l’illustre parfaitement. La voix est gorgée d’écho. Le morceau démarre tranquillement puis s’accélère pour finir dans un joyeux déluge sonore se transformant en ode à la fuzz.
"I’m Bad" est plus dans l’esprit des compils Peebles. Du bon vieux rock sixties psychédélique. Ca s’enflamme en fin de morceau et le batteur martèle ses futs comme un dératé pour nous offrir un tempo diabolique.
Avec "I Hate My Boss", on tient encore un message simple mais efficace. On y retrouve les Bikini Gorge déchainés. La guitare se lâche et le chant braille. Une belle interaction garage punk à souhait.
D’autres titres au tempo plus lent ne sont pas moins efficaces. "Unknown Theme" se pose comme un instrumental à tendance surf mais sacrement vitaminé. "Nebula" reste dans ces ambiances plus surf mais lorgne aussi vers les univers que pouvaient créer les Cramps avec une guitare qui twangue et ce son si caractéristique des productions lo-fi des sixties.
"Feel Reel Good", reprise des Oblivians, fait parfois penser aux productions des Stooges. Une belle référence. Gageons que les Bikini Gorge ont fait leurs classes en écoutant le gang de Detroit. Les expérimentations du solo auraient certainement ravi Ron Asheton…
"Rise Up And Pray" se pose comme une incantation pour clôturer l’album. Une guitare martiale assure l’ambiance du morceau.
Les Bikini Gorge réussissent donc haut la main le test du premier album. Encore une belle trouvaille de chez les bretons de Kizmiaz. Bien joué les gars.
