We are the Ocean – Ark

Après avoir démarré dans le post-hardcore un peu basique mais efficace, les anglais de We are the Ocean se sont séparés de leur chanteur principal avant d'enregistrer leur troisième album Maybe Today, Maybe Tomorrow (2012) et ont donc laissé le soin au guitariste rythmique Liam Cromby, qui se contentait jusque là des passages voix claires, d'assurer l'intégralité des vocaux. De groupe de post-hardcore basé sur l'alternance voix rocailleuse / voix claire, le groupe a donc pris un virage vers le rock alternatif qui est aujourd'hui confirmé avec ce quatrième opus, Ark. We are the Ocean est parvenu à diversifier son propos et à proposer un album moins linéaire et surtout bien plus personnel. En poursuivant la mue entamée par son prédécesseur, Ark va plus loin et dispose de sérieux arguments qui pourraient permettre au quatuor de se faire connaître en dehors de ses frontières.


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Le morceau-titre, qui ouvre les hostilités, envoie le bois avec finesse. C'est ultra énergique et galvanisant, et pourtant le travail sur les arrangements est ultra léché. Quelques notes de piano pour habiller les couplets, des nappes de violon pour renforcer les montées sur les refrains, pour un résultat puissant et chargé d'émotions. Mais on ne se refait pas complètement, et les 2 minutes 30 pied au plancher de "I wanna be" viendront immédiatement rassurer tout le monde sur le fait que We are the Ocean n'a pas perdu la flamme. L'expérience et l'assurance en plus, le groupe ose davantage, comme sur l'excellent et délirante"Good for you", dont les paroles méritent d'être écoutées tant elles allient humour, sens du rythme et de la rime qui tue. 

Si la forme a donc bien évolué, le groupe n'a pas non plus retourné sa veste et le fond reste finalement proche des débuts : des chansons globalement énergiques où l'émotion est très présente, parfois jusqu'à l'écoeurement ("Hope you're well"). Question de goûts bien sûr, mais le manque de subtilité et le côté parfois pleurnichard de certains titres sont contrebalancés par une pêche constante, un bon travail d'écriture (les refrains sont toujours introduits et ne sortent pas de nulle part en cassant toute idée de dynamique, on sent la différence avec la scène américaine). Plus généralement, le groupe a suffisamment confiance en ses capacités pour tenter avec succès la ballade guitare acoustique / chant ("Letter to Michael"), démontrant par la même que leurs morceaux se suffisent à eux-mêmes et n'ont pas nécessairement besoin de l'enrobage d'une grosse production pour faire mouche.

 

Si We are the Ocean a diversifié son propos et utilise davantage les arrangements que par le passé, ce n'est pas pour proposer de la poudre aux yeux, mais bien pour enrichir son propos. Du coup, certains titres deviennent de véritables hymnes qui, à l'instar des titres des Foo Fighters, semblent être taillés pour être repris par des foules immenses lors des concerts ("Holy Fire"). Le changement de chanteur y est pour beaucoup : Liam Cromby possède une voix à la fois chaude et puissante et se montre parfaitement à l'aise pour tenir la baraque sur ses épaules. We are the Ocean confirme donc avec Ark que de groupe de post-hardcore / émocore cantonné aux seuls amateurs du genre, il a désormais les qualités et la maturité nécessaires pour plaire à un plus large public. 

 

NOTE DE L'AUTEUR : 8 / 10



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