Depuis le retour aux affaires rock 'n' roll il y a quelques mois, le label Closer a pris l'habitude de dégotter quelques perles garage du plus bel effet. Cette fois-ci, c'est du coté de Clermont-Ferrand qu'ils se sont tournés pour mettre en boîte le deuxième album des Plastic Invaders.
Petite intro façon voyage interplanétaire dans les sixties puis d’entrée : "pandanlagl" !!! Grosse guitare, claviers gavés de fuzz et le combo nous envoie un message simplissime qui annonce la couleur : "We Are Dangerous" !!! Les bases sont posées pour attaquer cette question existentielle qui donne son titre à l’album: "Who’s Number One ?"
Vous avez demandé du garage punk ? Bonne pioche !!! Ca arrive. X-Plosion X-Perience, c’est du gros son. Les guitares saturées sculptent l’édifice puis chacun rajoute une couche. Les claviers sont explosifs et renvoient à un Jake Cavaliere des Lords of Altamont.
"Cherry-Go-Round" se pose comme un rock 'n' roll bien puissant. Une patate communicative qui vous file des fourmis dans les pattes et vous donne une irrésistible envie de bouger. Du pur rock ‘n’ roll, rien que ça… "It’s only rock 'n' roll but i like it..." qu’ils disaient non ???
"Shit Shit Shit Shit" rappelle dans ses couplets l’urgence des blues urbain de Jon Spencer. Puis on s‘éloigne vers des trucs plus barrés parfois pas loin de la musique klezmer chères aux Kabalas ou autres fous furieux du genre. Un belle claque.
"Uptight" déboule à fond les ballons pour nous balancer un rock 'n' roll survitaminé à la croisée des Love Me Nots et des Sonics et putain c’est du tout bon. On ose à peine imaginer le potentiel de feu de ce titre en live. Y a de quoi vous retourner complètement une salle en trois accords. Encore !!!
"Tight Slappin Time" ouvre sur des guitares tendues et distordues. Un bon gros titre punk avec quand même un tas de fuzz. Ce riff lourd n’aurait pas déplu à Ty Segall surtout lorsqu’il officie avec son groupe Fuzz.
"I Wanna Be A Hostage" est simplissime mais efficace à souhait. Qui a dit Ramonesques ? Mais oui, je plussoie ! Je valide. Ca fleure bon le "Rockaway Beach" ou "I Wanna Be Sedated". Ca fait aussi penser aux Headcoatees avec la voix féminine.
Dans un tempo plus soul, "Good lovin’" groove à souhait et rappelle une de ces pépites sixties qui ont servi de tremplin aux Rolling Stones du début, aux Yardbirds et consorts… Des parties de cuivres possédées répondent aux claviers lysergiques pour nous offrir un solo de qualité.
Ouh la ! Ca cause germanique aussi chez les Plastic Invaders avec "Schwierigkeiten". La rythmique se fait martiale. Les chœurs féminins fonctionnent à merveille pour donner un peu de douceur dans ce monde de brutes. La "panzerdivision" dans un gant de velours...
"Who’s The Boss Santa Claus" est bâti autour d’une mélodie aux claviers entêtante et trippée sixties à souhait ou deux énergumènes s’époumonent pour nous prouver que Santa est le patron. Encore une fois, les chœurs donnent une profondeur intéressante au morceau ainsi que tous les arrangements, cris, hurlements, beuglements qui donnent une atmosphère sixties garage à l’ensemble. Ca fonctionne parfaitement.
"High Street Residential" pourrait être un pur produit des sixties tant les influences sont identifiables. On est dans le registre de ce que les Fuzztones de la grande époque proposaient avec leur garage revival. C’est costaud mais super accrocheurs. On en redemande.
On clôture avec “Who’s Number One”. On reste dans les références chères aux sixties avec la question fatidique que Patrick Mc Gohan se pose durant les 17 épisodes la série The Prisoner. En tout cas, ça permet aux Plastic Invaders de clôturer l’album dans un fort joli bordel qui laisse présager des prestations scéniques certainement terribles !!!