Où Triggerfinger et Skip The Use volent la vedette à Placebo...
Ca y est ! Il est temps de retrouver le chemin du magnifique Parc de Valmy pour les Déferlantes Sud De France. Cette année, les organisateurs nous livrent en cadeau un quatrième jour de festival. Il va falloir ménager ses forces. Comme d’habitude, on commence aux alentours de 16h sur une petite scène excentrée afin de s’imprégner de l’ambiance du festival. On ne le dira jamais assez mais un festival vaut tout autant par son cadre, l’accueil réservé au public, la sympathie des gens qui l’organisent que par le plateau des artistes.
De toute façon, il est impossible d’apprécier à fond plus de dix heures de concerts pendant quatre soirs. Le festivalier aura la charge de concocter son propre planning, de s’approprier la programmation pour la faire sienne afin de profiter au maximum. Peut-on rester attentif et réceptif à dix heures de concerts par jour ? En voila, un beau sujet de philosophie, mais oublions le BAC passé il y a quelques semaines pour se concentrer sur la première soirée des Déferlantes Edition 2015.
Après un joli démarrage sur la petite scène, les choses sérieuses vont commencer. La soirée débute sur le coup de 19h15 avec la douce pop de Agua Roja en guise de mise en bouche. Le public prend place devant le groupe, qui, pour la première fois, joue devant autant de monde. Ils sont heureux et le font savoir. Une fois leur set fini, Rodrigo de Rodrigo y Gabriela arrive sur la grande scène accompagné du boss du festival. Aie ! Gabriela est malade et ne pourra pas être sur scène. Le coup dur ! Pas de soucis, en accord avec le public Rodrigo prend sa six-cordes acoustique et fait le show. La solitude ne déstabilise pas le moins du monde un Rodrigo flamboyant qui manifestement a autant de cœur que l’autre Rodrigue si cher à la littérature cornélienne. Impressionnant de dextérité, il met rapidement le public dans sa poche. On ne voit pas le temps passer tellement on prend du plaisir tant et si bien que lorsque c’est fini, après une reprise magistrale du "Creep" de Radiohead, on se demande ce que le show aurait pu donner si Gabriela avait été là…
Maintenant c’est au tour du trio belge Triggerfinger et son gros son de faire monter la température. Chose rapidement faite. C’est du pur bonheur de les voir jouer, de les entendre. Les mecs s’éclatent sur scène et donnent tout. Côté matos, c’est un défilé de belles grattes : Gibson, Gretsch, Rickenbacker, Fender, tous ces instruments de légende sont passés à la moulinette entre les mains expertes des trois gars d’Anvers. Mention particulière au batteur qui semble possédé, un vrai croisement entre Keith Moon des Who et John Bonham du grand Zeppelin mais qui lui a réussi à rester vivant alors que les deux autres ont été rattrapés par leur démons. Les photographes s’en donnent à cœur joie avec lui.
Après les furieux belges, Placebo, le gros morceau de la soirée débarque avec la nuit. La bande à Brian Molko assure le boulot mais le concert est assez uniforme malgré une paire de morceaux qui font réagir le public.
Puis ce sera au tour des marseillais de IAM qui arrivent devant un public acquis à leur cause qui reprend en cœur les refrains. Il y a des puristes d’IAM ici…
Dernier concert de la soirée et non des moindres Skip The Use pour leur troisième sortie aux Déferlantes. C’est leur dernière date de la tournée. Matt Bastard est en forme et met le feu au festival. Il fait déplacer la foule de gauche à droite puis de droite à gauche, le fait sauter, crier ! Lui, saute et bondit partout, il va même chanter sur l’autre scène, quelle patate !!! Un concert à 200 % pendant lequel on verra même Rémi Gaillard, le trublion montpelliérain adepte du précepte « c’est en faisant n’importe quoi qu’on devient n’importe qui » traverser la scène les fesses à l’air.
Quelle première soirée ! Ces Déferlantes démarrent fort. On peut aller se coucher avec les cages à miels débouchées et se préparer au lendemain qui est sold out : Lenny Kravitz Comes To Argelès !!!
Textes : Patrick Quinta et Eric Jorda
Photos : Patrick Quinta