Triple A Orchestra – Waste Earn Blues

Vous les entendez déjà sévir sur La Grosse Radio, ce qui est indubitablement un gage de qualité, à l'origine d'ailleurs sans aucun doute de leur triple A. Cet orchestre de deux personnes au patronyme de notation financière est une valeur sûre pour investir vos oreilles dans leur premier LP, Waste Earn Blues.

Comme ce titre l'indique, vous y retrouverez des fragments de blues épais et d'argent sale, mais aussi du gros son qui n'est pas sans rappeler l'énergie des Lords of Altamont. Ce groupe de capitalistes exploite sans état d'âme la guitare et la pédale de distorsion pour se donner un air de vilains, comme le « Bankster » qu'ils décrivent un peu plus loin dans l'album.

Quelques reprises arrangées au fond du garage comme une version qui accroche de « Back to the USSR », ou une révision sévèrement grungy de « A Little Less Conversation » posent le style : ça va râper un peu dans les coins.

Le chanteur s’époumone comme un punk énervé, la batterie assène des coups de masse et les guitares grincent, même dans la ballade penchant rock « Six Eyed Girl ». Suivent les morceaux pour réveiller ceux qui risquaient (faut le vouloir) de s'endormir sous les saturations comme l'énergique « Bolt With the Swag » ou « Void Show » qui se présente comme un morceau où on empile avec brio tous les styles. La musique pesante et électrisante prend à la gorge, ces types sont sans pitié, on ne rigole pas avec la dette.

Grosse réussite dans le son un peu moins rugueux sur « The Helping Hands », qui donne dans le folklore tzigane, et dont le tempo saccadé fait irrésistiblement balancer les épaules. Un petit bijou.

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Du coup, on pourrait à la limite trouver que cet album n'est pas très homogène, mais qui veut d'un garage bien rangé ? Ce qui m'a le plus dérangé, personnellement, c'est le chant qui mange les mots afin de se donner un accent simili-anglais qui ne fait aucune illusion et dérange la compréhension. Mais allez, ça rajoute encore au goût grunge du truc.

En conclusion, on dirait qu'ils ont tout d'abord sagement poli des morceaux, puis qu'ils ont ensuite gratté tout le vernis pour les rendre plus brutaux, plus sales, plus personnels quoi.

NOTE DE L'AUTEUR : 7 / 10



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