C'est toujours amusant d'imaginer comment un groupe a fini par décider de s'appeler trucmuche plutôt que bidouille. On croit souvent que ça tombe du ciel, un nom de groupe, mais faut pas croire, faut pas croire...
Qu'on s'appelle "serpent blanc" (je vous laisse traduire dans la langue qui vous sied le mieux) ou "la rage contre la machine", qu'on utilise des noms de maladies tropicales ou des expressions militaires, le choix est important. Il donne une piste quant à l'identité culturelle du groupe.
Madeline Follin et Brian Oblivion ont décidé de s'appeler Cults. Dans un interview imaginaire, Brian m'expliquait qu'ils avaient choisi ce nom de groupe pour être cultes. Au moins, ce point étant réglé, ils allaient pouvoir se consacrer à ce qui leur tient le plus à coeur, c'est-à-dire la musique.
Dès le premier morceau, l'étiquette de la marchandise clignote : nous sommes en pleine pop bubblegum, teintée de mélodies sixties comme ont su les réinventer les célèbres Stereolab ou Broadcast. Néanmoins, Cults a cette naïveté macabre qui n'est pas toujours palpable à la première écoute, et qui m'évoque rapidement la BO de Twin Peaks, magnifiée par Angelo Baladamenti.
C'est bien simple, lorsque j'ai entendu pour la première fois le morceau "Go outside", je me suis empressé d'aller chercher de qui ce morceau était la reprise. Mais point de reprise, juste un putain de morceau qui semble être un classique tant il a la mélodie parfaitement naïve, celle qui vous englue toute la journée.
C'est donc In the Name of (label de Lily Allen) qui eut le coup de coeur et mit en galette cet objet sonore intemporel. Pour une première signature, c'est plutôt une réussite. Les deux zigotos connaissent leurs classiques, et jouent des sonorités 60's, des archétypes pop 60's avec une facilité déconcertante.
L'album a quelques faiblesses, "Walk at night" et "oh my god" sont des morceaux dispensables, aux mélodies un peu tiédasses, mais le reste de l'album a cette aura palpable, liquide, qui coule dans le gosier comme une bière fraîche.
Un premier essai plutôt réussi, qui ne demande qu'une consécration où l'art de la mélodie se mêlera à quelques expérimentations nécessaires. L'essentiel est là, maintenant il va falloir prendre des risques et nous retourner la tête !