On ne présente plus Barrence Whitfield... Ce dernier, remis au gout du jour il y a quelques années, à le vent en poupe avec ses Savages. Les membres originaux du groupe sont quasiment tous de la fête et notamment Peter Greenberg, ex Lyres ex DMZ... Un client. Récente actualité, le groupe a tourné avec les mythiques Sonics, auteur pour leur part d’un excellent... deuxième album 50 ans après le premier.
D’entrée avec "Willow", Peter Greenberg nous cueille avec un riff sauvage reléguant celui Keith Richards sur "(I Can’t Get No) Satisfaction" au rang des bluettes pour midinettes !!! Ce nouveau Barrence Whitfield s’annonce sous les meilleurs auspices.
Après que Greenberg ait renvoyé Keith Richards à ses chères études, c’est au tour de Barrence Whitfield de prendre le pouvoir. Sur "I’m A Full Grown Man", il vocifère de plus belle et fait oublier les plus grands « screamers » que la soul blues ait connu. Un zeste de Screaming Jay Hawkins et une grosse part de soul empruntée à feu James Brown, voila le moteur de notre ami Barrence. Autant vous dire que ça envoie du lourd !!!
Under The Savage Sky fait la part belle au rock ‘n’ roll. Brulôt tendance fifties, "The Claw" n’hésite pas, en deux minutes, à nous balancer un rock puissant, survitaminé avec un solo de sax explosif. Ca donne une impression de retro mais c’est terriblement efficace.
Alors que "The Claw" nous avait accroché, "Rock ‘n’ Roll Baby" finit le boulot au rayon rock pur jus. Quand on écoute ça, on a dans un premier temps envie d’empoigner son instrument (de musique, il s’entend...) pour aller jammer avec ses potes (puis après une demi-heure de repet, on s’aperçoit qu’il est beaucoup mieux de laisser faire ceux qui savent et on se remet le morceau sur la platine !!!). Simplicité et efficacité sont les maîtres mots de cette musique, mais ce n’est pas donné à tout le monde...
Et au rayon du rock ‘n’ roll, je demande "Bad New Perfume" ! Le morceau respecte tous les codes d’un bon vieux rock ‘n’ roll bien retro. Riff de guitare puissant qui tourne en boucle et Barrence qui dépote ! "Katy Didn’t" s’inscrit dans la même veine et on adhère toujours à la fraicheur des titres du combo. On en redemande !!!
Et ca tombe bien, il y en a encore avec la guitare qui cisaille sur "Incarceration Casserole", avant que Barrence et le sax passent la deuxième couche. Un titre non dénué d’humour où un détenu nous explique comment, suite à l’incarcération de sa compagne, il s’est retrouvé obligé d’apprendre l’usage de la casserole pour assurer sa pitance.
Avec des titres comme "Adjunct Street", le groupe s’aventure sur un terrain plus lent avec des morceaux gorgés de feeling où la voix du frontman fait merveille. La guitare se fait plus douce, sixties gavée de tremolos. Une petite ambiance surf s’installe. Mais, rassurez-vous, c’est loin d’être mou du genou !!! Cest Barrence Whitfield et les Savages !!!
"The Wolf Pack" démarre plus lentement. On oscille entre boogie et blues pour notre plus grand plaisir. Un des titres les plus longs de l’album avec "Adjunct Street". Pensez donc, on dépasse les quatre minutes !!! Ca laisse la place aux différents protagonistes pour tirer leur épingle du jeu. Et une chose est sure, c’est que les Savages ne sont pas des manchots !
Un gros riff roboratif annonce "Angry Hands". Tout le monde s’emploie. Le sax de Tom Quartulli répond à la gratte de Peter Greenberg. Barrence pose sa voix la dessus pour assoir l’édifice et la mayonnaise prend. Le morceau est très bien construit avec une complexité bien plus grande que les rock ‘n’ roll classique. Cela donne une certaine profondeur à l’album qui propose donc différents styles. On finit l’album avec un morceau plus soul "Full Moon In The Daylight Sky" où Barrence fait montre de l’étendue de son registre vocal.
"I’m A Good Man" nous dit monsieur Whitfield sur un air de rock ‘n’ roll. On veut bien le croire tant à l’écoute de cet album, on est transporté dans l’esprit du rock ‘n’ roll des débuts. La folie, la simplicité, la sauvagerie... Les qualificatifs manquent pour définir la musique de Barrence et de ses Savages. Ainsi je ressortirai en guise de clôture, comme ça a déjà pu être le cas dans certains de mes papiers, la célèbre maxime des Glimmers Twins : « It’s Only Rock ‘n Roll but I Like It » !!!
Attention, le combo débarque bientôt en France :
oct. 11 : The Tunnels - Le Fousseret
oct. 14 : Petit Bain - Paris
oct. 15 : Bombshell - Clermont Ferrand
oct. 16 : Showcase - Pau
oct. 17 : Music Cafe - Mont De Marsan
oct. 18 : The Bootleg - Bordeaux
oct. 19 : MONDO BIZARRO - Le Pâtis Des Couasnes
oct. 31 : Le Moloco - Audincourt
nov. 01 : The Secret Place - Montpellier
