Riverside – Love, Fear and the Time Machine

"Malgré de beaux moments et de bonnes idées, Love Fear and the Time Machine ne décolle jamais vraiment et ne se hisse pas au niveau de ce que Riverside a pu proposer de meilleur par le passé."

Avec son nouvel album, Riverside entreprend de grands changements dans sa musique. Shrine of new generation slaves voyait le groupe atteindre ses limites, dans un genre qu’il a usé jusqu’à la moelle. Inutile de se fourvoyer dans la redite ou la complication à outrance, mieux vaut aller voir ailleurs. Du coup, Love, Fear and the Time Machine fait presque office de nouveau départ pour nos polonais. A l’instar de ses amis d’Opeth, Mariusz Duda a choisi de délaisser le métal et se concentre sur son penchant le plus rock et accessible. Riverside a déjà prouvé par le passé qu’il était particulièrement à l’aise dès lors qu’il s’agissait d’écrire de belles chansons mélancoliques. Reste que tenir un niveau de qualité élevé dans ce registre tout le long d’un album est une autre paire de manches.


mariusz duda, caterpillar, pillow


Malgré de beaux moments et de bonnes idées, Love Fear and the Time Machine ne décolle jamais vraiment et ne se hisse pas au niveau de ce que Riverside a pu proposer de meilleur par le passé. L’album reste plaisant à l’écoute, chaque musicien se met au service des compositions, de l’ensemble, le tout lorgnant assez franchement du côté du rock 70s (c’est une manie !). Pour qui connaît un tant soit peu le groupe et les travaux de Mariusz Duda dans son projet Lunatic Soul (qui dans un genre certes différent, est bien plus intéressant que ce nouvel album), il est clair que le groupe a toutes les cartes en main pour parvenir à ses fins. Pourtant, l’ensemble reste trop plat pour convaincre.

Garder des instrumentations dépouillées, c’est très bien, mais dès lors, la musique se doit de nous réserver de grands moments d’émotion, à l’instar par exemple de ce que Marillion propose depuis une quinzaine d’années et maîtrise à la perfection. Las, à l’exception de quelques passages véritablement réussis ici et là (le beau final de « Caterpillar and the Barbed Wire », ou celui de « Towards the blue horizon ») ou de quelques titres un peu plus accrocheurs (« Under the Pillow », single en puissance), le reste est très bien écrit et exécuté, le chant de Mariusz reste une merveille (« Time Travellers »), mais que tout cela manque de folie et d’aspérités ! On ne parle certes pas de guitares saturées, simplement d’idées qui permettraient de sortir d’un certain marasme musical. Pour le dire plus simplement, on s’ennuie poliment à l'écoute d'un album trop sage.

Après être arrivé au bout d’une période avec son précédent album, Riverside a le courage de se remettre profondément en question et de tenter une nouvelle approche. A ce titre, on peut logiquement considérer Love, Fear and the Time Machine comme un album de transition qui s’inscrit dans le cadre d’une évolution qui demandera un peu de temps avant de parvenir à maturité. Cela étant, au vu du savoir-faire du groupe, il n’y a pas à s’inquiéter outre-mesure. Riverside a toutes les qualités et compétences requises pour proposer un prochain album plus abouti dans la même veine et démarrer un nouveau cycle d’excellence musicale. Un peu de patience…

6,5/10

 

NOTE DE L'AUTEUR : 6 / 10



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