Snurfu est un groupe de rock « à la sueur et aux vapeurs de malt » originaire de Suisse formé en 2009. Deux ans plus tard, un EP, Bag of Bones, vit le jour. Après un changement de chanteur, leur album long de 12 titres, Play This Game, est sorti depuis 2014 mais il mériterait une plus grande médiatisation.
Les amateurs de son qui se joue fort et d'ambiance de concerts survoltés seront ravis. Les cinq musiciens font cracher des sons bruts à la frontière du punk à leurs guitares, le tout porté par une batterie efficacement dosée. On croit entendre ici et là un riff style Iron Maiden, quelques intonations à la Offspring, et un son qui se pose brutalement sur la scène comme chez AC/DC.
Toutefois, il ne s'agit pas d'un de ces groupes qui recopie sagement les morceaux qui ont bercé sa jeunesse par nostalgie. Certes, comme tout le monde ils s'inspirent des grands, mais avec un style personnel qui fait chaud aux oreilles. Le chant un chouia traînant par moments, avec l'air de ne pas se prendre au sérieux, se détache élégamment sur un fond musical vigoureux sans virer au surexcité comme peuvent parfois faire les jeunes groupes.
Les riffs garagisants de « Play this Game » rappellant un brin Black Sabbath achèveront de vous convaincre de la qualité du groupe. Ils sont très pros, de la conception des titres à la vidéo à l'esthétique sombre, à l'image de la pochette de l'album, câbles et bouteilles qui traînent en noir et blanc, qui décrit bien l'ambiance rock rentre-dedans qui se dégage des morceaux.
Un prochain clip, celui du morceau « Play This Game » qui donne son nom à l'album, est prévu le 1e octobre pour réjouir les yeux autant que les oreilles.
On sent que les mecs ont bossé dur pour produire cet album rassasiant, mixé et masterisé par Neal Calderwood (The Answer, Million Dollar Reload), et ça porte ses fruits. Seul bémol, il faut bien trouver des points négatifs, l'accent du chanteur qui m'a déplu, mais j'ai réussi à l'oublier dans la bonne tenue de tout le reste. Le reste, en l'occurrence, étant principalement constitué des riffs saturés de « shut the Fuck Up ».
Et puis impossible de ne pas reprendre le refrain de « Fruit of the Gloom » ou de ne pas remuer la tête en cadence à l'écoute de « Boo »… Jugez par vous-mêmes !