Flying Pooh, c'est 19 ans d'existence et 4 albums au compteur. Le dernier, Never Slow Down, disponible dans les meilleures crèmeries le 10 Octobre.
4 albums et une évolution flagrante : Flying Pooh (99) et Viva San Antonio (2001) présentent encore des titres en français et un mélange funk-rock-métal tandis que Spanking day (2005) signe un engagement vers une voie plus rock et un Satanus prenant un plaisir évident à donner un côté plus théâtral, voir burlesque à ses performances vocales.
Et Never Slow Down alors ? Tout est dans le titre ami ! Après nous avoir mis une fessée - et de bien belle manière, voir la pochette de Spanking Day - Les Pooh enfoncent la pédale ! Moins de morceaux "atmosphériques" (le superbe "Myaghi" toujours sur l'album à la dame masquée), plus d'énergie et de sueur (deux titres seulement dépassent les cinq minutes) mais un cap que l'on garde droit devant soit (Guillaume Mauduit et Francis Caste, déjà aux commandes sur l'album précédent, sont toujours de la partie.)
Et, pas de panique, évolution ou pas on retrouve rapidement ses marques. On tourne toujours autour des thèmes favoris du groupe : jolies pépés bien pourvues ( "Busty Booty Babes"), envie de se défouler ( "So happy") et facultés innatendues à finalement tout foutre en l'air ( "The Lose").
Satanus (chant), Rek et Mc Dave (Guitares), Ben-Art (Basse), Nox (Clavier) et Matt (Batterie) aiment toujours autant brouiller les pistes et nous offrent d'entrée deux morceaux ( "Cabaret" et "My Way") qui s'annoncent comme de pure inspiration brit' rock avant de partir en sucette sur les refrains (bien malin celui qui pourra dire où est le refrain sur "Cabaret" d'ailleurs... On en entend trois se succéder entre les couplets). Sur "My Way" (clin d'oeil à Sinatra ? Ou plutôt clin d'oeil à l'auditeur façon "non mais vous nous voyez vraiment reprendre cette chansons les gars ???"), Satanus et sa voix grimaçante en font des tonnes, pour le plus grand bonheur de nos oreilles. Ce titre est d'une efficacité sans bornes et on se retrouve assez vite à pousser des "Hoo-Wha-Hoo-Wha-Hooooo" avec les choeurs.
Ce côté décalé (peut-être plus déjanté, adjectif qu'on réservera aux albums précédents) parcourt la galette. D'un "Dance with me my lov'" et ses sonorités festives qui tournent petit à petit à la b.o. gentiment malsaine, d'un "O' Brother"à l'interprétation théâtrale (ma préférée) et ses montées énormes en tension et en volume, d'un "Busty Booty Babes" introduit sur le son d'un respirateur artificiel pour finir en un sourire ironique sur des choeurs de Cheerleaders jusqu'à un "Holy Black Candy" au chant punky émaillé de "chalalala" et d'un solo de gratte rock old school, tout est mis en oeuvre pour nous garder alertes et botter le cul de ceux qui roupillent, rien n'est à jeter. Le seul titre un peu dispensable à mon goût est "Let's", le dernier, ce qui nous fait un total de neuf titres énormes sur dix. Beau score !
Avec Never Slow Down, les Flying Pooh nous surprennent une nouvelle fois et, si j'avoue ma préférence pour Spanking Day, je dois bien dire que j'aurais été déçu de leur part s'ils s'étaient contentés d'appliquer la même recette, eux qui nous ont habitués à nous donner chaque fois quelque chose de différent à se mettre sous la dent. Probablement l'album rock de cette rentrée 2011, à mon sens. Un 8/10 me semble un minimum !
