Après une première partie d’enfer avec la présence du duo australien King Of The North sur les planches du Divan Du Monde durant 32 minutes (chronique live complète dans nos pages Rock), voici le deuxième groupe de la soirée, Jared James Nichols.
Le jeune prodige qui s’est fait remarquer récemment en ouverture de Lynyrd Skynyrd illumine la scène dès son arrivée.
Le grand blond déboule sur les planches en trio et avec grand panache. Pendant 45 minutes, les trois musiciens vont s’en donner à coeur joie. Je ne connaissais pas du tout et j’ai été très agréablement surpris par leur prestation et la qualité de leurs compositions.
C’est tout bonnement excellent et le grand blond aux allures de Ted Nugent en version jeune de Zakk Wylde assure grave par son jeu de guitare hyper efficace, excitant et son chant extrêmement plaisant. Son jeu à l’accent résolument porté sur la dynamique possède même beaucoup d’originalité, en alliant attaque des cordes aux doigts, micro P-90 sur sa Les Paul Custom.
Leur musique Hard Bluesy est énergique et vous remue comme à l’époque des plus belles heures des Black Crowes.
Originaire du Wisconsin, âgé de 25 ans, l'artiste vient de sortir son premier album, Old Glory And The Wild Revival, que le label français Listenable Records, d'habitude pourvoyeur de Metal bien saignant mais qui s'intéresse aussi à des groupes comme Electric Mary, a eu la bonne idée de distribuer par chez nous.
Si vous aimez le blues à la Bonamassa, n'hésitez pas, ce groupe est fait pour vous.
Rarement une affiche a disposé de deux premières parties de ce niveau et je pourrais quitter cette soirée, là, à 20h40 déjà très heureux de ce que j’ai vu et entendu. Mais devinez quoi, je suis resté car the Voice of Rock Glenn Hughes va débarquer d’ici 25 minutes devant moi alors, c’est clair, je ne vais pas me priver de cet immense plaisir. Je ne bouge pas d’un iota et je reste scotché à la scène au premier rang sagement en parlant rock avec mes voisins tous très impatients de voir enfin la star de la soirée.
Dois-je vous présenter Glenn Hughes ? Pas vraiment, je vais juste vous faire un très rapide rappel de son parcours.
Il s’est fait connaître au sein du groupe Trapèze puis à intégrer en 1973 Deep Purple en tant que bassiste puis s’est lancé en solo. Pour finir et faire vraiment court, il a créé un supergroupe nommé Black Country Communion sur la période 2010-2012 en compagnie de Joe Bonamassa à la guitare, Derek Sherinian aux claviers et de Jason Bonham à la batterie (fils de John, le batteur de Led Zeppelin).
Allez, passons au plat principal. Il est 21h05 et Glenn Hughes débarque avec son power trio constitué de Doug Aldrich (ex-DIO, ex-WHITESNAKE) et du batteur Pontus Engborg sous les cris de joie d’un public connaisseur et très heureux de retrouver ou de voir pour la première fois en live The Voice of Rock.
Cela démarre très fort avec "Stormbringer" de Deep Purple qui lance un set qui va durer 2 heures. Le concert est composé principalement de titres de Deep Purple mais également de Trapèze et Black Country Communion. Curieusement, Glenn Hughes laissera de côté sa longue période solo avec seulement trois titres et deux morceaux du même Soul Mover (2005).
Glenn Hughes possède toujours la même puissance vocale et il est aussi à l’aise dans les aigüs très haut perchés que dans un registre plus nuancé, plus suave, plus soul. Glenn Hughes n’est pas seulement un grand chanteur mais c’est également un immense bassiste. C’est un vrai bassiste à l’ancienne qui balance, attaque et toujours au service du groove.
Glenn Hughes a le rock en lui mais également le funk qui transpire de partout chez lui.
Glenn Hughes est en forme, il est souriant, bourré d’énergie et nous dit que la musique est un remède, car nous vivons une époque sombre, la musique sauve des gens depuis des siècles.
Il nous sort quelques anecdotes liées à son parcours et il réaffirme sa joie d’être en France, à Paris, un pays dans lequel il a très peu joué selon lui.
Doug Aldrich affiche une complicité énorme avec son bassiste/chanteur et c’est le pied de les voir jouer ensemble, heureux comme des gamins.
Voici Glenn qui nous présente Doug comme étant sa femme et ils finiront même par se faire un smack. Doug Aldrich dispose d’un très bon jeu de guitare et il est très plaisant de le voir jouer, de le voir tout court tant sur scène ce Doug, c’est la classe.
Le bûcheron Endborg n’est pas en reste tant il martèle ses futs comme un damné. Il aura droit à son solo ce qui permettra à Glenn de reposer sa voix.
Sur le fameux "Mistreated", on prend encore un pied fou même si sur la fin, Glenn Hughes en fait un peu trop. Pour l’anecdote, c’est Chad Smith qui a incité Hughes il y a plus de dix ans à oser reprendre le fameux "Mistreated", un titre qu’il associait totalement à Coverdale.
On finira sur le terrible et très groovant "Soul Mover" tendance vieux Red Hot et pour le rappel avec l’infernal "Black Country" et un "Burn" jouissif à souhait.
C’est la fin, il est 23 heures 05, le trio magique nous salue comme au théâtre et ce soir, sans aucun doute, on a tous pris un plaisir énorme.
Hughes nous dira sans cesse "Choisissez le bonheur, l’amour" et il nous promettra de revenir en 2016. Prenons note alors...
Remerciements à Dom l’organisateur de la soirée, à Eric Coubard du label Bad Reputation
crédit photos: lebonair
