La seule formation connue de Blues-Beatbox au monde revient deux ans après Shakerism pour son nouvel album intitulé Noir. L’alliance d’apparence fragile forgée par la voix percussive de Dave Crowe, la guitare de Andrew Balcon et son chant est plus solide que jamais, renforcée par de nouveaux instruments jusqu’à lors absents.
Noir, c’est Heymoonshaker 2.0 : dès le première morceau, "Find Myself a Home", on ressent beaucoup plus de profondeur que dans leur précédentes compositions : les arpèges rappellent le genre, on entend des violons cacophoniques au loin lorsque le chant entre en scène, bref, le groupe nous met dans l’ambiance.
Bon nombre de morceaux intègrent une basse, un violon, voire même un ensemble de cordes au centre de leur construction. Tout ce qui constituait l’âme du groupe sur Shakerism partage ici son premier plan avec bien d’autres éléments : Heymoonshaker 2.0, Heymoonshaker dénaturé ? La question se pose, et les puristes du genre, si tant est qu’il en existe, seront peut-être déçus… Cela dit, ce nouveau son, et ces évolutions donnent objectivement un sacré coup de jeune au groupe. C’est carré, c’est propre, et c’est beau.
L’avantage majeur d’un tel album est son accessibilité. En y cherchant des coups de cœur – et donc en essayant de juger quelle chanson se démarque du lot, ou quelle chanson est plus mauvaise que le reste – on se rend compte qu’il est très compliqué d’évaluer un morceau par rapport à un autre, tant l’album s’écoute facilement et confortablement. Non, vraiment, tout est bien.
Noir sonne comme une impro, ou en tout cas comme quelque chose de très naturel pour les musiciens. Les nouveaux instruments sont définitivement les bienvenus, et ces nouvelles couleurs rendent la musique de Heymoonshaker plus vivante, un peu à la manière d’un Jack White croisé avec un John Butler, les sons du premier, et la musicalité du second. Ou l’inverse selon les morceaux.
Bref, un album magnifique avec un grand « m », absolument rien à redire… La patte du groupe ne se perd absolument pas malgré les évolutions. Heymoonshaker ne fait que s’améliorer en restant fidèle à lui-même : une qualité rare au sein des genres et formations actuelles.