Bonne nouvelle : les sujets les moins respectables de la reine d'Angleterre ont annoncé que le successeur de Champagne Holocaust, vertigineux premier album issu des squats les plus crades de Londres, serait présenté au monde à l'occasion du prochain 22 janvier, qui devrait sans doute tomber en 2016. Et ces doux cyniques ont décidé que ça s'appellerait Songs For Our Mothers... Autant dire que ça sent bon.
Si quelques-uns des nouveaux morceaux ont déjà prouvé leur efficacité à l'occasion de plusieurs concerts hautement décadents comme la Fat White Family a l'habitude d'en donner, une première piste studio a été dévoilée pour fêter l'annonce tant attendue. Il s'agit de "Whitest Boy On the Beach", audacieuse comptine électronique avec des cuivres dedans, plus proche du projet parallèle des têtes pensantes du groupe, The Moonlandigz, que de ce que l'on connaissait des Fat White, en ce que les synthétiseurs prennent ici toute la couverture ; mais au fond, on s'en fout pas mal de qui prend la couverture de qui : ces types sont trop profondément déréglés pour faire le moindre faux pas artistique. La preuve en est que cet up-tempo jouissivement ironique s'avère être extrêmement addictif.
Signalons tristement que le groupe donnait, en ce funeste vendredi 13 novembre, un concert, à Paris, la Cigale accueillant alors le festival des inRocks Philips. Leur set s'est enchainé dans l'ignorance des faits, donc dans la joie, comme l'atteste cette vidéo. Ceux qui s'en sentent le cœur peuvent donc découvrir l'efficacité sidérante du goupe en live tout en disant merde à ceux qui croient que le rock'n'roll peut mourir un jour.
Pour rappel, alors que la Fat White Family avait été élue meilleur groupe de l'année 2014 par l'honorable magazine anglais NME, c'est au travers des éditions des Eurockéennes et de Rock en Seine de la même année que les Français ont pu découvrir la bête de scène que constitue cet orchestre maboule, digne héritier de The Fall.
Emancipés de leur subversive maison de disque, TrashMouth Records (écurie de nombreux groupes prometteurs tels que Meatraffle, The Phobophobes ou Taman Shud), ils publieront ces Songs For Our Mother sur leur propre label, Without Consent.
On trépigne d'impatience.
Crédits photo : Fat White Family
