Time Killers – Dead City Dreams

Salutations chers gros(ses) lecteurs et lectrices ! Ici à la Grosse Radio on s'intéresse beaucoup à ce que notre pays peut proposer de bonne musique, un peu de chauvinisme culturel ne pouvant pas faire de mal, bien au contraire. Néanmoins on aime aussi regarder par-delà le nombril français et voir ce que nos voisins écoutent, diffusent et aiment. C'est la raison pour laquelle on s'intéresse aujourd'hui à un jeune groupe Finlandais, Time Killers. Originaires de Keminmaa en Laponie, les quatre musiciens de Time Killers ont sorti le 30 octobre dernier leur premier album intitulé Dead City Dreams, d'abord disponible en Finlande et bénéficiant par la suite d'une diffusion internationale. 

 

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La musique des Time Killers s'inscrit dans la droite lignée des artistes de punk-rock à la Green Day ou encore Blink 182. Revendiquant eux-mêmes ces influences, les musiciens définissent leur musique comme un Ramopunk teinté d'inspirations tirées du rock mélodique. A l'écoute de la dizaine de titres proposés dans Dead City Dreams, l'auditeur musicien se remémorera immanquablement les boeufs endiablés avec les copains de lycée dans son garage. Comme on le constate fréquemment ici à La Grosse Radio, ce premier album met le doigt sur ce qui rend bien souvent les premières productions assez maladroites des très jeunes groupes. Bien entendu, le but de cette chronique n'est pas de tirer à vue sur l'ambulance. Bien convaincu que la critique haineuse et le bâchage gratuit n'ont jamais débouché sur un résultat constructif, on préfèrera revenir sur quelques points de détails intéressants, même s'ils ne sont pas aussi nombreux qu'on l'aurait souhaité.

Les compositions du groupe ne se révèlent pas spécialement d'un grand intérêt en soi, ils font du punk-rock et le font bien. L'album est parsemé ça et là de ballades rock qui permettent de réguler le cocktail de distorsion et d'adrénaline développé dans les autres compositions. Rien de révolutionnaire dans l'approche du style musical, même si on doit bien leur concéder une cohérence au fil des titres qui débouche sur un album qui se tient droit. On apprécie tout de même l'intégration d'un clavier qui apporte une touche de couleur discrète mais bienvenue aux compositions. L'approche du chant, résolument punk, parlera différemment au public selon l'affinité de chacun au style.

L'intérêt d'une telle production ne se situe pas dans la musique en elle-même mais plutôt dans le contexte dans lequel elle a été développée. En effet, c'est en s'intéressant plus en détail au contexte dans lequel les musiciens de Time Killers évoluent que se trouve à mon sens l'essence de leur travail. Basés près du cercle polaire, ces jeunes musiciens expriment dans leur art leur condition. Le nom de l'album, Dead City Dreams, exprime déjà assez clairement le fond de leur pensée. "Coincés" si l'on peut dire dans une (très) petite ville de Laponie, les musiciens mettent en chanson le désespoir sombre et typique des populations de jeunes locaux. Peu de vie culturelle, une nature restée très vierge et de long et noirs hivers pendant un bon tiers de l'année font que quiconque ayant échangé avec les jeunes de ces régions se sera rendu compte du "ras-le-bol" ambiant. Une sorte de dépression latente résultant de cette sensation justifiée d'isolement par rapport au reste du monde et qui touche une partie non-négligeable de la population Finlandaise. Time Killers est un groupe définitivement Finlandais, usant de cet esprit noir et pourtant pas fataliste pour un sous. Un cocktail national typique et inimitable, à la fois paralysant et vecteur de motivation.

C'est en ce sens que Time Killers vaut le détour, puisqu'il transcende sa condition pour aborder des sujets sociaux en phase avec la réalité du territoire sur lequel il est implanté. Time Killers nous plonge dans un contexte que l'on connaît mal et c'est une des raisons qui nous rappelle pourquoi à La Grosse Radio on s'intéressera toujours au travail de nos voisins.

Pour finir, j'aimerais revenir rapidement sur le label à l'origine de cette production. Cette dernière est signée Inverse Records et Secret Entertainment, respectivements les branches Métal et Rock d'un seul et même label basé à Jyväskylä en Finlande centrale. Ce label, présent en Scandinavie et également dans les pays baltes a pris l'habitude au cours du temps de proposer des sorties musicales d'une grande qualité, notamment dans ce que les Finlandais font de mieux : le métal. Je conseillerais vivement aux adeptes du style de prendre le temps de s'intéresser aux sorties d'Inverse Records, qui dispose d'un catalogue de douces sonorité nordiques d'une qualité proprement remarquable. 

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NOTE DE L'AUTEUR : 6 / 10



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