God is an Astronaut – Helios / Erebus

Chronique un peu tardive pour le dernier album de God is an Astronaut, qui est passé sous nos radars. Difficile pourtant de faire l’impasse, tant le groupe compte parmi ce qui se fait de mieux en post-rock « classique » (on ne compte pas les mixs avec le math rock comme And so I watch you from afar, ou avec l’électro comme Maybeshewill ou 65daysofstatic). Cela étant, Helios / Erebus est, l’air de rien, le huitième album des irlandais. Des irlandais qui, par la force des choses, commencent un peu à tourner en rond, une impression assez flagrante sur Age of the fifth Sun (2010), et qui a encore plus fait grincer les dents des fans lors de la sortie de Origins (2013), même si d’autres, comme votre serviteur, y ont trouvé de nombreux motifs de satisfaction. Toutefois, l’impression de redite est désormais un dagner constant.


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Pourtant, la flamme qui anime le combo est intacte et est presque palpable sur ce nouvel effort. Le quatuor a toujours la foi et sa musique s’en retrouve presqu’habitée. Après une entrée en matière classique mais toujours efficace et plaisante, les choses sérieuses démarrent sur « Pig Powder », qui commence toute en subtilité avant de durcir le ton sans pour autant accélérer. On a beau être relativement familier de la capacité des irlandais à varier les rythmes et les ambiances, reste qu’ils sont passés maîtres dans ce domaine et qu’ils ne se privent pas pour faire étalage de leur savoir-faire, avec toujours une dynamique, un enthousiasme qui envoie aux oubliettes toute supposition de roublardise. Non, le groupe s’éclate toujours autant, et ça s’entend.

La vraie nouveauté se situe en milieu d’album, avec le triptyque « Finem Solus », « Helios Erebus » et « Obscura Somnia », soit le morceau titre et pièce maîtresse de l’album entouré de deux pièces purement ambiantes. Un terrain sur lequel le groupe ne s’était encore jamais aventuré, mais qui lui sied à ravir. Toutefois, c’est bien le morceau titre et ses 8 minutes 30 qui constituent l’attraction principale. Magnifiquement écrit, et bénéficiant de voix, le titre est également la preuve que God is an Astronaut en a encore sous la pédale. Et après de telles montages russes, la deuxième piste ambiante est une excellent occasion de revenir sur terre.  La fin de l’album est certes moins surprenante, mais « Centralia » reste une nouvelle démonstration de force, très riche (le titre passe par de nombreux états), et qui laisse sa place à la plus anecdotique « Sea of Trees », qui bénéficie néanmoins une nouvelle fois de voix bien senties.

La musique de God is an Astronaut n’est certes plus aussi surprenante qu’on pourrait l’espérer, néanmoins, l’ajout de quelques nouveautés bien senties, un regain d’ambition dans la composition et, surtout, une foi toujours intacte dans leur démarche font que le quatuor parvient à proposer une fois de plus un très bel album. Que demande le peuple ?

 

NOTE DE L'AUTEUR : 7 / 10



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