Mieux vaut tard que jamais, en allant faire un tour sur le bandcamp du groupe, je m’aperçois que l'EP donc on parle ici Where Am I This Time ? est sorti en décembre 2013. Mais le style de Al Von Stramm mérite qu’on prenne le temps d’en parler un peu même deux ans après. Un style délibérément ancré dans les sixties avec des relents lysergiques et un penchant pour le rock garage. Tout ce que j’aime…
Apparemment, c’est du coté de Nantes que ça se passe. Al Von Stramm, c’est le projet de Guillaume Monnet. Choper plus d’infos sur le net relève du domaine de l’impossible. Comme pour un super-héros voulant garder son identité secrète. On reviendra plus loin sur le thème du super-héros...
Dans les "lives" que l’on trouve sur You Tube on voit des pointures de la scène rock française au coté d'Al Von Stramm. On reconnaitra Stéphane Louvain (French Cowboy, Katerine, Jeanne Cherhal, The Little Rabbits), Arthur De La Grandière (Papier Tigre), Benoît Guchet (Classe Mannequin, Fairy Tales In Yoghourt) et Matthieu Phlipponneau (ex A Few My Nephew). Mais voyons ce que Where Am I This Time ? a dans le ventre ?
Une intro méga planante ouvre ce "You Know What" tripé sixties. Une voix remplie d’harmonies nous cueille avant que la gratte s’emballe pour nous entrainer sur les traces des riches heures du rock psychédélique. La mélodie est accrocheuse dès la première écoute. C’est tout simplement très beau, épuré, simple et efficace. On pense immédiatement aux grosses pointures anglaises du genre. Ca sonne Pink Stones ou Rolling Floyd période Their Satanic Majesties At The Gates Of Dawn. Plutôt de très belles références.
"See Daisy" reste dans le même trip bien que le tempo s’accélère. John et Paul auraient largement pu composer celle-là. Les harmonies vocales sont superbes. Les parties de grattes trippées cisaillent quand il faut puis se font légères pour accompagner un clavier sixties du plus bel effet. Une très belle relecture de tout un tas d’influences...
Et pour finir, encore une pépite sixties dont le titres "Icecream, Aliens And Empty Bottles" laisse présager que l’auteur s’adonne pleinement aux plaisirs simples d’une époque qu’il semble apprécier particulièrement. Encore une fois, c’est très beau. Un titre accrocheur, comme ces deux prédécesseurs, dès la première écoute. Une orchestration super soignée. Une belle réussite.
Trois titres, c’est pas grand-chose, mais en fouillant sur la toile on tombe assez facilement sur un clip qui nous prouve que le visuel du groupe est dans le même registre que les trois titres livrés sur l'EP.
"Hey Come On", bien que plus riche en influences garage que les trois autres titres est à fond dans cet esprit sixties très pop. En plus la relecture des aventures de Batman et Robin époque Adam West est terrible. A déguster sans modération en attenant un album entier.