Red Hot Chili Peppers à  Bercy (18.10.2011)


Les Red Hot Chili Peppers pimentent Bercy

Pour la promotion de leur dernier album, I’m With You, les Red Hot Chili Peppers ont fait une petite visite à Paris, en s’invitant à Bercy le 18 et 19 octobre. Malgré un album moyen et un guitariste loin d’être en forme, le groupe n’a pas perdu de sa maîtrise de la scène. Ils ont amené pour l’occasion un groupe jazz/world : Femi Kuti.

Femi Kuti

Avant de passer au plat de résistance (riche en saveurs relevées), c’est Femi Kuti, accompagné de son orchestre, qui s’est chargé de chauffer la foule de Bercy. En contraste avec le mauvais temps automnal, les nigérians ont su amener le soleil dans le cœur du public. Mélangeant habilement musique africaine et jazz, l’armée de musiciens présente sur scène a fait preuve d’une bonne humeur communicative. Ils étaient en effet une bonne quinzaine à se partager la scène du palais Omnisport. Entre cuivres, claviers, percussionnistes, guitaristes, danseuses-choristes et le frontman chanteur et multi-instrumentiste, l’espace était bien occupé. Leurs rythmes dansants endiablés mélangés aux ensembles de cuivres et de basse groovy ont pu conquérir une partie du public, pourtant plus habitué aux sonorités Rock des Red Hot Chili Peppers. Le bassiste fou-fou Flea n’a d’ailleurs pas manqué de montrer son soutien au groupe, en les présentant au public à leur arrivée, et en les accompagnant sur leur dernier titre. Un choix de première partie original, qui montre l’ouverture d’esprit des californiens et leur courage, pour faire découvrir au monde un groupe aux sonorités pas forcément familières.

Femi Kuti

Red Hot Chili Peppers

Alors que la fosse s’excite, que les fans finissent de s’entasser et que la tension se fait sentir, les lumières s’éteignent. Et aux Red Hot Chili Peppers de monter une nouvelle fois la scène de Bercy, 4 ans après leur dernier passage dans la capitale. C’est sur "Monarchy Of Roses" et son intro crescendo que les festivités commencent. Si ce titre n’est pas le plus mauvais du dernier album, I’m With You, il manque tout de même un peu de mordant (voir de piquant) pour démarrer un concert de nos californiens, connus pour leur énergie sur scène. Cette impression passera dès que retentiront les premières notes de "Can’t Stop", l’un des nombreux tubes du groupe.

Si le public est rassuré, tous les regards sont tournés vers Josh Kinghoffner, le nouveau guitariste, qui a la lourde tâche de succéder à John Frusciante, guitariste unique et forte personnalité du groupe. Malheureusement pour le petit nouveau, le contraste avec John est loin d’être à son avantage. Josh massacre un à un les solos de son prédécesseur, et part souvent se réfugier dans un torrent de wah-wah qui lui sert de cache-misère. Pire encore, il arrive aussi à entraîner les autres dans sa chute, en se trompant sur "Dani California". Flea ne manquera pas de lui faire des remontrances à la fin. Enfin, le son de guitare qu’il choisit n’est pas en phase avec les anciens titres du groupe, et certains titres se retrouvent ramollis, comme "Higher Ground".

Heureusement pour les fans, les autres membres n’ont pas perdu de leur superbe. S’ils se montre plu statiques qu’avant, le groove de Flea est toujours présent, et il interprète à merveilles ses parties comme ses improvisations. Anthony Kiedis, tout en désinvolture, a su chauffer le public et narrer ses histoires avec le talent qu’on connaît, à défaut de la technique. Pour cette qualité, il faut regarder du côté de Chad Smith, batteur versatile, qui n’a rien perdu de son énergie et de son talent. Pour cette tournée, l’ex-Chickenfoot a emmené un percussionniste, Mauro, qui a su compléter sa palette de sons, notamment sur le single "The Adventures Of Rain Dance Maggie".

Red Hot live

Si les titres du dernier album sont bien interprétés, on remarque qu’ils sont en nombre réduit ce soir. Cela laisse plus de place pour les raretés, comme "Wet Sand", jouée pour la première fois dans cette tournée, ou "Hard To Concentrate". Les titres de la période post-Californication ont, comme dans les précédentes tournées, à l’honneur, et les Red Hot Chili Peppers ne manquent pas de marteler les éternels "By The Way", "Dani California" et autres "Around The World", pour le plus grand bonheur de leurs jeunes fans. Les fans des titres plus anciens du groupe ne sont pas non plus lésés, avec "Me & My Friends", "Give It Away" pour laquelle Femi Kuti est remonté sur scène pour y apporter quelques notes de saxophone bien senties.

Cette variété permet de réunir le public, qui a su réserver aux Red Hot Chili Peppers un accueil à leur hauteur? Servis par un show de qualité, avec écrans mouvants et lumières bien gérées, les applaudissements ont plu. Il en est de même pour les cris stridents des demoiselles fans d’Anthony Kiedis, dont la moustache fournie n’a pas rebuté. Les refrains accrocheurs de "Californication" ou "Under The Bridge" étaient évidemment repris en chœur, et les émotions étaient palpables des deux côtés des barrières de sécurité.

C’est donc un concert une fois de plus réussi que les Red Hot Chili Peppers ont fourni, avec néanmoins une large marge de progrès que l’on peut donner au nouveau guitariste, qui n’arrive décidément pas à se débarrasser de l’ombre de Frusciante. C’est bien là la seule ombre au tableau de cette fête à laquelle tout le monde a pris un plaisir évident à participer. Les saveurs relevées des Red Hot Chili Peppers ne sont pas perdues.

Setlist :

Monarchy of Roses
Can't Stop
Charlie
Dani California
Otherside
Look Around
Hard to Concentrate
Me & My Friends
Wet Sand
The Adventures of Rain Dance Maggie
Higher Ground (reprise de Stevie Wonder)
Under the Bridge
Right On Time
Californication
By the Way

Duo de percussions avec Chad et Mauro
Around the World
Everybody Knows This Is Nowhere (reprise de Neil Young)
Give It Away

Merci à Robin Lambert pour les photos.
 



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