Al Foul, c’est un concentré de country folk rockabilly à lui tout seul. Depuis ses débuts avec les Foul Mouthed Elves du coté de Boston, Al Foul a bien roulé sa bosse toujours en restant proche de la chose rock ‘n' roll.
Avec ce nouvel album, The Blue Front Trio, il se pourrait bien que les nantais du label Kizmiaz aient encore dégotté une perle rare… On commence avec "M.I.A." en guise de mise en bouche. Nous sommes accueillis par une basse hypnotique. Puis Al se mue en crooner rock pour nous inviter dans son univers. Pionniers du rock fifties mais aussi Jon Spencer façon Heavy Trash remontent à la surface.
Ca y est on est prêt… Bien dans l’esprit rockabilly mâtiné de Johnny Cash... Avec "She’s Been Around", on est plus proche de la période des débuts chez Sun de l’homme en noir que de la fin de carrière bouffie du King. En tout cas, la qualité des compos est toujours là et on obtient un morceau super prenant, ancré dans votre crane dès la première écoute. Tout comme "Shitty Little Word", accrocheur en diable, qui fera danser même les plus récalcitrants.
Autre facette d’Al Foul, le coté country plus Amérique profonde. Ca, c’est avec des titres comme "Ballad Of A Long Haired Country Boy". Ca cause country dans le titre... Y en a… Mais pas que ça… On se rapproche aussi de ce mélange rock et country que Johnny Cash a porté longtemps sur ses épaules. La gratte twangue et on retrouve donc un coté surf chez Al Foul. Attention, sur certains titres, la parenté avec les Cramps peut ne pas sembler usurpée.
On retrouve les valeurs de la musique country folk US avec "In Loving Memory". Le tempo se ralentit. Ce titre n’aurait pas déplu à Ben Vaughn lorsqu’il trainait avec son airstream dans le désert Mojave pour nous pondre The Desert Trailer Sessions.
Rayon country rock plus traditionnelle, "3 O'clock In The Morning" fonctionne super bien. On peut aussi penser à Jerry Lee Lewis ou plus récemment à un gars comme Henri Herbert (ex Jim Jones Revue) excepté le fait qu’ici tout se fait à la six cordes alors que les deux autres préfèrent le piano…
On obtient un son plus proche du blues avec "Call Me When You Get To Duddleyville", ce qui n’est pas pour nous déplaire. Encore une fois, on se situe au carrefour d’une multitude d’influences mais qui toutes sont fédérées autour du bon vieux rock ‘n’ roll. Ici pas de fioritures, une production minimaliste qui met en relief la simplicité et l’efficacité. La voix et la guitare bien devant et puis on discute. A l’ancienne…
Le coté crooner ressort avec "Flying Saucer". Une petite curiosité avec des influences traditionnelles mélangées à des mélodies épicées lorgnant vers le jazz parfois. Un ovni musical dans ce Blue Front Trio.
En tout cas, pas le temps de s’ennuyer avec cette nouvelle livraison d'Al Foul. The Blue Front Trio, tout au long de ces huit titres nous embarque dans un trip à travers les racines de l’Amérique profonde. Vraiment chouette de se replonger dans du "roots" histoire d’attaquer 2016 avec de bonnes bases. Encore une belle trouvaille du label Kizmiaz…