Du coté de chez Alive Records, le label de Los Angeles fondé par le français Patrick Boissel, on se régale de tout ce qui touche au garage punk et au blues rock. Parmi les hauts faits d’armes de la maison, les Black Keys, Paul Collins, Left Lane Cruiser et plus récemment les Dirty Streets, un trio originaire de Memphis formé de Thomas Storz (basse), Justin Toland (guitare et chant) et Andrew Denham (batterie). Ces derniers viennent de nous livrer White Horse, un concentré de power blues rock.
A quoi doit-on s‘attendre ? A du gros rock bien évidemment avec des références psychédéliques et une base blues. Avec "Save Me", ça suinte le Rolling Stones avec un riff accrocheur façon "I Can’t Get No (Satisfaction)", ça lorgne aussi coté hard rock. Une belle mise en bouche.
"Accents" insiste sur la distorsion et le solo, rempli de wah-wah exploitée à bon escient, nous offre des digressions bien rock ‘n’ roll lourd seventies. "Good King Of Woman" reste toujours dans le même esprit. On peut aussi y trouver des relents de groupes comme Steppenwolf. "Good Pills" est aussi bien poilu. "Plain" est amené par des grosses guitares. Des bends qui sont tirés comme il faut. La filiation avec Jimmy Page semble bien présente.
Avec une Intro plus cool au piano pour mieux nous envoyer un gros riff façon Led Zeppelin ou Deep Purple, "Looking For My Peace" ne déroge pas aux poncifs qui ont fait recette : une bonne gratte distordue pour soutenir un vocaliste puissant. Derrière, un tempo solide et on tient du bon gros rock tendance seventies. Un petit peu de wah-wah toujours bien sentie sur le solo et le tour est joué.
Avec "Think Twice", d’entrée on est accueilli par une ligne de basse hypnotique et un gros riff. Le tempo est un peu plus lent. Le morceau se fait plus pesant. On peut lorgner un peu du coté du grand Sabbath mais le chant reste quand même plus léger que celui d’Ozzy.
"When I See My Light" démarre a cappella avant de lâcher les chevaux. Sur le solo, l’influence Blackmore, Page et autres guitar-heros se fait sentir. On est bien dans le registre du rock qui tâche, qui pourrait limite convenir à nos collègues de la rédaction Metal de La Grosse Radio. On est à la limite.
"The Voices" avec son intro acoustique m’a renvoyé à des choses comme "Where The Street Have No Name" de U2. Je sais que souvent être comparé à U2 n’est pas forcement bien vécu mais là pour le coup, rien de péjoratif. C’est la traditionnelle ballade des groupes de rock énervés. Il en faut une… La gratte acoustique lorgne encore une fois vers Jimmy Page sur des titres comme "Tangerine" avec son accordage un peu spécial… "Dust", deuxième ballade de l’album est encore une fois joliment troussée et permet de reprendre sons souffle parmi tous ces riffs d’aciers.
On finit sur une note puissante avec le titre éponyme "White Horse". Le solo est toujours bien puissant. Le titre est proche littéralement des chevaux sauvages des Rolling Stones mais musicalement c’est bien du côté de titres comme "Whole Lotta Love" qu’il faut se tourner pour chopper l’origine du riff.
Avec ce White Horse, les Dirty Streets jouent dans la cour de ceux qui ont été nourris au blues et au rock seventies. C’est bien amené, bien fait. Tous les fondamentaux y sont. On obtient donc un album plaisant qui manque peut-être un peu d’originalité… Mais on aime toujours autant AC/DC et pourtant leur originalité peut facilement être mise en défaut.
C’est donc pour moi un bel album. Petite mention spéciale pour le collectionneur de vinyle, l’objet est très beau, l’artwork super soigné et le support multicolore colle à merveille aux envolées psychédéliques de la wah-wah…