Si Fabien Taïeb, en tant que chanteur, guitariste et sans doute auteur des textes*, Emerick Simon qui l'a rejoint sur ce projet, est donc l'Omega du groupe et Michael Fusch à la batterie, le beta donc… Ah non, on ne commence pas avec les vannes sur les batteurs, s'il vous plait !
Premier E.P. donc mais concocté avec amour par des perdreaux euréliens**, pas vraiment vraiment d'l'année sur le coup. Le dénommé Fab a un casier bien fourni de turpitudes en solo, tendance chanson folk très concernée, limite engagée. Et ce n'est pas en électrifiant son son qu'il a perdu pour autant son appétit pour des textes, je cite, "cousus de désinvolture et d'humour noir". Rien d'étonnant donc que Fab Alpha se revendique de "sonorités 70's" et ça se confirme dès le premier titre de l'E.P "Chanson immonde", avec sa basse bien ronde et sa guitare très west coast.
Ne vous laissez pas prendre par l'intro trompeuse, très groovy des "Années sombres". Riffs de guitare nerveux aidant, on ressent vite et sans équivoque aucune, le sentiment d'exaspération extrême de Fab envers une société, qui selon l'expression consacrée, va droit dans le mur socialement, politiquement et humainement… "Survivrons-nous à ces années sombres ?" ; question pertinente que voilà, qui nous concerne tous et toutes au premier chef.
Si "Pays des merveilles", continue cette réflexion "je rêve d'un monde incandescent, où l'amour n'est qu'un jeu / d'une vie philosophique et d'un bonheur sur deux", le son se fait limite grunge, devient plus mélodieux (seventies toujours quand tu nous tiens…), pour revenir sur du lourd pour le final… Ça se calme - mais juste un doigt, pas d’inquiétude - sur "Signe élémentaire". Et si "La rose" rend un hommage appuyé au poète qui a bercé notre scolarité, c'est toujours avec du gros son ! Comme tous bons rockers qui se respectent***, nos Fab Alpha ont un coeur de guimauve et c'est avec une chanson d'amour - un brin désabusé tout de même - "La nuit noire des pages blanches", que ce conclut ce premier E.P.
Vous l'aura compris, si vous avez eu le courage de lire jusqu'au bout cette chronique... Avec Fab Alpha, on est dans la famille Rock-à-textes, d'inspiration Noir Dez', pour les amateurs de belles lettres donc avec du gros son autour… Un petit conseil gratos à leur intention ; vos paroles mériteraient d'être lus autant que d'être écoutées. Pourquoi ne pas utiliser le module Article sur votre page Facebook ? J'dis ça, j'dis rien...
* Sorry, c'est précisé nulle part tellement cela doit être évidentt 😉 Et si ce n'est point le cas, que ceux-ci rétablissent haut et fort la vérité lorsqu'ils partageront cette chronique sur leur page Facebook. Quoi on doute de rien ? Mais c'est ça l'webmarketing !
** Tous les euréliens, toutes les euréliennes vont danser, vont chanter sur le violon… Pfuii, la ref de vieux naze...
*** Pareil que les bonbons haribo ; durs à l'extérieur et trop tendres à l'intérieur...
crédit photo : Yvon Grevillot
