Cette année va être assurément rock (malgré la disparition récentes de plusieurs géants du style, dont décidemment on ne se remet pas !), et La Grosse Radio se fait un point d'honneur à faire en sorte que vous ne ratiez rien des perles rock de 2016. Ceci étant dit, c'est de 2015 dont il va être question ici, puisqu'on se penche aujourd'hui sur le second et dernier album en date de The Temperance Movement, sorti en septembre dernier en Angleterre et dans le reste de l'Europe.
"Septembre 2015... ça date !" me direz-vous, et vous aurez raison ! Mais malgré cette remarque pertinente je n'ai pu résister à l'envie de vous faire partager cette superbe découverte blues-rock "made in UK", tellement superbe que je m'étonne moi-même d'avoir pu passer à côté pendant presque 4 mois. Rattrapons le temps perdu voulez-vous ?! The Temperance Movement est un groupe composé de cinq membres originaires de Londres et Glasgow, formé en 2011 et qui a récemment sorti chez Earache Records White Bear, son deuxième album. Bien que le groupe soit tout jeune, les musiciens qui le composent eux ont déjà de la bouteille dans l'univers du rock. Un ex-guitariste de Rooster et Ben's Brother, un ancien bassiste de Jamiroquai, un batteur ayant joué avec Ray Davies, The Waterboys et j'en passe, ces anglais ont fait leurs marques dans le rock depuis un moment. Après un premier Ep Pride en 2012 et un premier album sobrement intitulé The Temperance Movement en 2013, le groupe enchaîne les dates prestigieuses. C'est ainsi que l'on retrouve The Temperance Movement en tête d'affiche du Planet Rockstock Festival en 2013 aux côtés des groupes Hawkwind, Uriah Heep ou encore Fish. A mentionner aussi, quatre dates en première partie des Rolling Stones et d'Europe en Juillet 2014 (oui, rien que ça !). Bref The Temperance Movement mérite amplement qu'on cause un peu d'eux ici à La Grosse Radio et White Bear nous en donne l'occasion parfaite !
White Bear est un album composé de 11 titres qui suintent le bon gros blues-rock aux multiples influences. Dès les première secondes de "Three Bullets", le premier titre de l'album on découvre une alchimie gagnante entre des riffs de guitare ultra efficaces qui sentent bon le revival 70's et les envolées vocales de Phil Campbell. Soutenue par les choeurs, le chanteur donne tout ce qu'il a des on sent, même à travers les enceintes, que l'artiste s'en donne à coeur joie. "Get Yourself Free" continue sur la lancée du titre précédent et installe confortablement l'auditeur pour ce qui s'annonce comme un moment de pur rock jouissif. On a le temps, au fur et à mesure de l'écoute, d'apprécier successivement les mélodies de guitare, la patte lourde et réactive du batteur et la complicité entre les lignes vocales et les choeurs, pour finalement se perdre dans un mélange hypnotique de rock parfaitement maîtrisé.
C'est seulement au troisième morceau "A pleasant Peace I Feel" que l'ambiance se pose un peu, le titre offrant une belle intro style ballade, néanmoins fortement appuyé par la basse. Vous l'aurez compris, la quiétude ne durera qu'un temps, car vouée à mieux amener la reprise du gros rock dès la deuxième minute du morceau. Ici aussi, dur de ne pas tirer son chapeau à la justesse de la composition et à la voix époustouflante du chanteur, qui manie son timbre tantôt clair tantôt semi- éraillé et suraigue avec ce qui semble être une facilité déconcertante. "Modern Massacre", le quatrième titre de l'album est quant à lui un blues-rock rapide (tant dans le tempo que dans la durée du titre : 2'21'') qui sonne comme un bel hommage à ce style que l'on n'a pas de mal à imaginer comme étant une des influences majeure de cette formation.
Après un "Battle Lines" un peu plus classique, qui m'aura personnellement moins marqué car moins original à mes oreilles, vient le titre de milieu d'album "White Bear", qui donne son nom à l'album (vous suivez ?). Pour le coup, je me suis délecté de ce titre au maximum de la délectation ! Tout dans ce morceau m'a conquis. En premier lieu, l'instrumentation alternée entre ballade à la limite de la berceuse et riffs lourds et lents arrivent à créer un ascenseur émotionnel auditif (oui, j'invente des termes !) très efficace. Ensuite, c'est à mon sens dans cette chanson que Phil Campbell livre ce que se cordes vocales ont de meilleur. Le chanteur semble se lâcher au maximum et je me suis surpris à retrouver dans son timbre de voix des similarités avec ce que faisait en leur temps les Creedence Clearwater Revival, une de mes influences principale en termes d'excellent rock. Rien que pour ça, merci The Temperance Movement ! Décidé à ne rien lâcher et à accompagner leurs auditeurs dans un voyage rock 'n roll jusqu'au bout de l'album, les cinq musiciens font preuve d'une énergie remarquable, alternant les ambiances au fil des compositions. En cela, "The Temperance Movement" est un excellent nom pour ces cinq musiciens, qui composent exactement comme si ils se retenaient par moment de tout faire partir en sucette, afin de mieux se renouveler et d'assurer plus de cohérence au sein de leurs compositions.
Jusqu'au bout de leur onzes compositions, les cinq musiciens ont été bien décidé à ne livrer que de l'excellente musique à leur public ! Je n'ai pour ma part aucun reproche à faire à cette formation, au contraire, je sens que je pourrais ne plus tarir d'éloges à leur sujet si je me lançais. Le rock moderne n'est pas mort, loin de là, et c'est toujours un plaisir immense lorsque de talentueux jeunes musiciens nous le prouvent en musique. Petite réflexion personnelle, est-ce seulement dans ma tête ou y-a-t-il un lien étroit entre l'Angleterre et l'excellent rock n' roll ?... Quoi qu'il en soit c'est avec une insistance non dissimulée que je vous invite à découvrir sans tarder White Bear, par les excellents The Temperance Movement. Et pour information, voici ci-dessous le détail de leur tournée européenne de Février 2016. Miam Miam !
