Incubus au Zénith de Paris (17.11.2011)

Incubus a donné un concert unique en France pour la sortie de son nouvel album, le 17 novembre au Zénith. Etant une très grande fan de leur musique depuis des années, et ne les ayant jamais vus en live, autant dire que je m'en faisais une joie !

Un petit râlage entre parenthèses : j'ai trouvé dommage de devoir me débrouiller seule avec mon ami pour sortir de la salle une fille qui a fait un malaise au cours d'un pogo. Moi aussi j'étais venue voir un de mes groupes préférés, et moi aussi j'aurais voulu ne pas en rater une miette ; j'aurais donc bien apprécié qu'on (au moins ses amis ? était-elle venue seule ?) vienne nous aider pour la transporter vers les secours au lieu de nous dire "t'as qu'à la sortir d'ici".
Fin de la parenthèse désabusée.

En première partie jouait fiN, un groupe de pop rock anglais, qui m'a tout sauf convaincue : un jeu de scène que j'ai trouvé assez caricatural ("on court partout de droite à gauche parce qu'on s'éclate dans la vie"), qui n'était pas compensé par la qualité de la composition musicale à mon sens. Il faut dire à leur décharge qu'occuper l'immense scène du Zénith, cela doit être une assez terrible affaire, et qu'ils n'étaient pas aidés par la qualité générale du son (j'y reviendrai plus loin). Bref, même si visiblement ils se sont donnés beaucoup de mal pour convaincre, et que le public leur a fait un accueil sympathique, je n'ai pas accroché du tout.

Après s'être fait désirer, Incubus arrive enfin devant un Zénith bien motivé : dans l'ensemble, le nouvel album déroute voire déplaît souvent, mais le public est prêt à voir ce que cela peut donner en live, combiné aux morceaux des anciens albums que le groupe ne manquera pas de jouer (c'était déjà le cas sur les concerts précédents de cette tournée). De mon côté, j'ai ma minute d'émotion : les voilà en chair et en notes, après avoir écouté tant de fois les albums ! J'ai visionné pas mal de vidéos, et je ne m'attends pas non plus à une vraie communion chaleureuse avec un groupe qui me semble parfois bien isolé dans son univers sur scène, mais j'attends beaucoup de l'ampleur live de la musique.

Les points positifs d'abord :  le groupe a fait son show accompagné d'un montage vidéo : soit des plans de scènes (pratique pour les gens en fond de salle), soit des vidéos spécifiques illustrant certaines chansons. J'ai trouvé l'ensemble cohérent, bien fait, et artistiquement réussi (très belle utilisation des images thèmes du clip d'Adolescents par exemple).

Les lumières font également partie de ce que j'ai trouvé le plus réussi dans l'ensemble. Certes, les moyens techniques de la salle s'y prêtent, mais cela mérite tout de même d'être souligné : c'était superbe. Mention spéciale pour les lights sur Switchblade, un grand moment de bonheur optique !

Côté présence scénique, le groupe assure, la scène semble finalement aux dimensions de leur professionnalisme. Ben Kenney, le bassiste, bien posé, se fait plaisir, et est certainement celui que j'ai trouvé le plus proche du public. Brandon Boyd, chanteur et leader, fait un show aussi nickel qu'il en a l'habitude, mais les rares sourires qu'il ébauche me semblent sonner faux. Des problèmes peut-être ?... on aurait aimé sentir qu'il avait envie d'être là, et j'avais l'impression que ce n'était pas le cas.

Pour ce qui est de la set list, le groupe hésite donc à oser la carte du nouvel album qui fait beaucoup de déçus parmi les fans de la première heure. Incubus pioche beaucoup dans les albums plus anciens pour ce concert, et nous fait par exemple la surprise (forcément appréciée) de jouer A certain shade of green version "SCIENCE" au rappel. Concernant "If not now, when ?", le groupe a sélectionné à mon sens les morceaux les plus proches de l'attente du public (ceux qui sont plus dans la lignée des albums précédents en tout cas). Il ose quand même boucler le rappel avec Tomorrow's food et une vidéo plus conceptuelle, qui semble avoir dérouté le public qui remettait le turbo après A certain shade of green. Personnellement, j'ai bien apprécié cette touche finale, comme une fin en points de suspension, mais je comprends que beaucoup peinent à suivre le groupe dans cette voie. J'accroche d'ailleurs moi aussi assez peu avec le nouvel opus dans sa totalité... et j'ai donc apprécié la set list un peu frileuse en nouveautés. Le public chante, le public voit enfin Incubus live, le public est heureux !

Je suis désolée de dire que ma principale déception de la soirée concerne la sonorisation du concert. Que ce soit pour fiN ou pour Incubus, mes oreilles ont souffert, et j'aurais aimé que ce ne soit que d'un excès de volume sono. Mais les aigus surboostés et criards, les basses surchargées qui mangent les autres instruments, des aberrations sonores à la limite du larsen sur certains passages du DJ, m'ont dépitée. Mon ami a été aussi déçu que moi ; je le plains, lui qui connaissait assez peu les morceaux, car par moment il devait même avoir du mal à comprendre ce qui se passait musicalement. Le son était également mauvais lors des chansons avec seulement guitare acoustique + voix ; impossible d'imaginer comment le sonorisateur d'Incubus, qui doit être tout sauf un guignol, a pu louper la sonorisation d'une guitare... la voix par contre passait bien. Ce que je trouve troublant est que même la musique d'attente en sourdine avant l'arrivée des 2 groupes semblait à la limite du larsen par moments. Cela n'a peut-être pas de rapport, ou bien y a-t-il eu un problème général sur la sono ? Heureusement que tout le groupe était équipé de "ear monitors" pour les retours...

Bref, j'aurai vu Incubus en live (rêve numéro 32 réalisé :D), on a affaire à du grand professionnalisme, mais j'en suis sortie plutôt frustrée, surtout après voir vu Opeth en concert la veille avec un son irréprochable. J'espère une séance de rattrapage pour changer d'avis lors de la prochaine tournée d'Incubus 🙂

Seijitsu



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