Salut les Gros lecteurs ! Pour ceux qui doutaient encore que 2016 nous apporterait son lot de Rock-qui-fait-du-bien-aux-oreilles, voici pour vous le retour des génialissimes musiciens de Simo. Les trois compères originaires de Nashville, Tennessee, remettent effectivement le couvert en cette fin de mois de janvier 2016 en proposant leur nouvelle galette, Let's Love Show The Way, sortie chez Mascot Label Group. Depuis sa création en 2010 et son premier album Simo en 2011, le groupe a su faire parler de lui en écumant les dates prestigieuses. Entre sa participation au Blues Rock Titan ou au Mountain Jam, ses lives historiques au Ryman Auditorium de Nashville (en premières parties d'Allman et Deep Purple), le groupe s'est construit depuis plusieurs années une solide base de fans un peu partout dans le monde. La qualité du travail fournit par Simo, et notamment par son guitariste frontman virtuose JD Simo lors de ses représentations lives a vite installé le groupe comme une référence moderne du blues-rock revival américain.
Pas la peine de préciser qu'à La Grosse Radio on attendait impatiemment et avec beaucoup d'espérance une nouvelle production du groupe, d'autant plus que Let's Love Show The Way aura hérité de la tâche délicate de confirmer le talent du groupe et surtout de légitimer sa place dans le peloton de tête de son genre musical.
Composé de 13 titres, l'album commence par un "Stranger Blues" d'un grand classicisme. L'alchimie se fait sentir sans attendre, entre un Adam Abrashoff impeccable à la batterie et des riffs de guitare ultra-efficaces soutenus à la basse par Elad Shapiro, nouveau venu après le départ de Frank Swart début 2015. Les efforts fournis par les musiciens et leur équipe dans la qualité et le travail du son et de la production sont à mettre à l'honneur. Le mixage rend à la perfection l'ambiance blues et permet une immersion instantanée dans l'univers du groupe. A l'écoute des titres "Two Timin' Woman" et "Can't Say Her Name", je ne peux m'empêcher de penser aux Suédois de Dean Allen Foyd, groupe de rock / blues / psychédélique basé à Stockholm, que je vous recommande expressément de découvrir si l'univers de Simo vous titille les oreilles. C'est la claque old-rock garantie ! Mais revenons à nos moutons et à leur Let's Love Show The Way. La quatrième chanson de l'album "I Lied" est le premier titre de l'album à s'affranchir partiellement des très fortes influences blues du groupe. Le titre installe une ambiance résolument plus lourde et psychédélique, ponctuée par la guitare frivole de JD Simo qui donne l'impression de réellement s'éclater entre son instrument et des mélodies vocales entêtantes.
L'énergie transmise par les trois musiciens au travers de Let's Love Show The Way est proprement hallucinante. Rien n'est laissé au hasard pour garantir un voyage musical de grande envergure. En témoigne les titres "Please" et "Long May You Sail", qui s'enchaînent tels les deux parties d'une même chanson. D'abord très rock avec "Please", l'ambiance glisse tranquillement vers des horizons très psychédéliques dans "Long May You Sail". Voix aérienne soutenue par des choeurs généreux, riffs de guitares ayant des allures de grands hymnes et solos dantesques profèrent à ces deux titres en réalité interdépendants une impressionnante puissance. La chanson suivante "I'll Always Be Around" est quant à elle plus posée et moins débordante. Si ce n'était pas établi jusque-là, JD Simo nous prouve ici tout son talent de chanteur, dont les relents "Woodstockiens" auront de quoi ravir les plus sceptiques.
De manière générale, il est impossible de nier le talent de Simo à l'écoute de Let's Love Show The Way. Tout est peaufiné dans les moindres détails et chaque chanson redouble d'effort pour rendre hommage aux grands moments du blues-rock pur et épais. Le groupe revendique d'ailleurs largement des influences venues des grandes légendes du rockin' blues tels Hendrix ou Bloomfield et il est nécessaire de dire qu'ils font honneur à leurs prédécesseurs. Nul doute que les amoureux de ce genre musical seront comblés par cet album. Idem pour les musiciens dans l'âme, qui auront tout le loisir au cours de l'écoute de constater la virtuosité des musiciens, absolument excellents dans leurs instruments respectifs d'un bout à l'autre de Let's Love Show The Way.
Reste néanmoins que l'on pourrait reprocher à Simo de ne pas faire grand-chose pour sortir de son univers de prédilection. Si l'on n'accroche pas d'emblée à la musique du groupe, rien ne sera fait en cours d'album pour renouveler quelque peu les influences et les sonorités des titres. Malgré quelques passages très originaux tels que la fin de "Becky's Last Occupation" ou la guitare presque jazzy de "I'd Rather Die In Vain", Simo respecte majoritairement le cahier des charges imposé par ses influences blues primaires. Il faudra d'ailleurs attendre la dixième chanson de l'album "Today I'm Here" pour entendre une ballade instrumentale à la guitare qui tranche avec le reste des compositions. Mention spéciale cela étant dit pour le titre "Ain't Doin' Nothin" qui réalise tardivement mais efficacement une percée dans un univers définitivement plus jazzy, superbement interprété par Adam Abrashoff à la batterie.
Peut-on donc reprocher d'une certaine manière aux musiciens de Simo d'être un peu trop fidèles envers eux-mêmes, et de minimiser les risques en restant en terrain connu ? C'est certainement défendable, même si je dois reconnaître mon grand attachement personnel au genre musical que Simo continue à populariser avec brio et professionnalisme. Ce genre de refus de tout compromis au profit de l'énergie brut d'un univers musical est une démarche qui ne séduit pas forcément tout le monde. Mon opinion personnel étant biaisé par mon amour pour le style musical du groupe, c'est avec conviction que je vous invite à découvrir sans tarder Let's Show The Way, la dernière production magistrale des excellents Simo !
